Entretien avec Khalid Boukaich, enseignant universitaire à l'Université Abdelmalek Essaadi ALM : En tant qu'animateur de cette rencontre-débat virtuelle, qu'est-ce qui motive le choix du thème de cet événement ? Khalid Boukaich : La thématique de cette table ronde interactive, organisée à l'initiative de la Chambre de commerce, d'industrie et de services de la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (CCIS-TTA) et diffusée sur sa page web officielle au profit des opérateurs économiques et sociaux, revient souvent dans les discussions ces derniers temps. Parce que l'actualité l'impose, les entreprises, comme les salariés, sont confrontés à une situation exceptionnelle liée à la pandémie de coronavirus. Les relations au travail sont fortement impactées, à la fois par les différentes mesures prises par le gouvernement face à la crise sanitaire liée au coronavirus, et celles de l'entreprise pour pouvoir préserver les emplois pendant cette période exceptionnelle. D'ailleurs, les effets de cette crise sanitaire se font sentir, depuis début mars, aux niveaux économique et social. Quels sont les principaux points soulevés lors de cette rencontre virtuelle ? Comme vous le savez, le phénomène pandémique actuel interpelle sur les mesures prises pour surmonter cette période difficile. Le dispositif de la réduction de la durée du travail se révèle être l'outil essentiel de la lutte en faveur de la préservation de l'emploi. Aussi, il y a la possibilité pour les entreprises de recourir au télétravail, bien que le code du travail marocain ne prévoie absolument rien en matière de télétravail. Rien n'est précisé concernant les modalités de recours ou les conditions de mise en œuvre. Le travail à domicile qui est évoqué à l'article 8 du code ne concerne absolument pas le télétravail. Quelles sont les mesures prises en matière sociale ? Cette rencontre sera également l'occasion de parler de mesures en matière sociale prises par le gouvernement et les acteurs socio-économiques qui ont pris les devants en vue d'aider les entreprises à surmonter cette phase difficile en évitant les licenciements et en favorisant la reprise une fois cette crise passée. Ainsi, le Comité de veille économique a décidé l'octroi d'une indemnité forfaitaire mensuelle nette de 2.000 dirhams au profit des salariés déclarés à la CNSS au titre du mois de février 2020 en arrêt provisoire de travail, et relevant des entreprises en difficulté, et ce pendant la période allant du 15 mars au 30 juin 2020 et au bénéfice des prestations relatives à l'assurance maladie obligatoire et aux allocations familiales au profit des salariés, des stagiaires sous contrat insertion et des marins pêcheurs. Quelles sont les principales recommandations à tirer de cette rencontre ? Les entreprises sont appelées à engager un dialogue social interne avec les institutions représentatives des salariés pour la gestion de la crise actuelle. Cela permettra d'aboutir plus précisément à la préservation de la santé et la sécurité des salariés et le recours au dispositif de la réduction de la durée du travail en garantissant notamment le maintien dans l'emploi de tous les salariés pendant cette période et en essayant de maintenir les meilleures rémunérations possibles afin d'assurer la sécurité pour tous grâce à la solidarité de chacun. Il s'agit également de la reprise d'activité à venir, tout en assurant les conditions susceptibles de préserver les emplois par la mise en place des procédures adaptées, notamment le respect strict des gestes barrières : la distanciation sociale, le respect des consignes émises par les autorités sanitaires, …