Le verdict dans l'affaire des membres du groupe de Casablanca impliqués dans l'assassinat d'Albert Rebibo est tombé samedi . Des peines allant jusqu'à 20 ans de réclusion ont été prononcées. Le procès des onze accusés dans l'affaire de l'assassinat d'Albert Rebibo a tiré à sa fin. Les magistrats de la Chambre criminelle près la Cour d'appel de Rabat ont prononcé leur verdict dans la nuit de samedi dernier après un débat qui a duré plus de vingt heures. Durant la nuit sacrée du mois de Ramadan, la Cour chargée d'examiner le dossier dans lequel un citoyen marocain de confession juive a été assassiné, a délibéré en prononçant des peines allant jusqu'à 20 de réclusion criminelle. Selon les poursuites judiciaires, Khalid Adib est présumé être le chef suprême de la cellule. C'est lui qui avait incité la plupart des autres membres à croire à l'idéologie de la Salafia Jihadia qui se situe dans le Jihad par la violence. Mais Adib n'est pas seulement accusé d'incitation au jihad, il avait l'intention de s'attaquer aux hommes d'Etat, aux hauts fonctionnaires de la sûreté nationale et aux magistrats ayant participé au jugement des inculpés dans les attentats du 16 mai. Ancien policier ayant donné sa démission en 1998 pour se convertir en marchand ambulant, Khalid Adib avait gardé une bonne relation avec deux de ses anciens collègues et plus particulièrement avec Hamid Radi qui lui avait promis de lui procurer des armes. Adib avait avoué à Hamid son intention terroriste à l'égard des Juifs marocains. Les dépouiller de leurs biens et pourquoi pas les tuer! Pour procurer les armes, Hamid Radi avait proposé à son patron de s'attaquer à la voiture qui se chargeait de transporter les armes dans un lieu d'entraînement à Médiouna réservé aux leçons de tirs pour les policiers de la wilaya de Casablanca. Il paraît que ladite voiture n'est jamais accompagnée d'agents de sécurité. Avant de commettre ce vol, Adib a rendu visite à un certain Khalid El Hafiane pour surveiller les déplacements de plusieurs Juifs installés au quartier Lakriâa. Et justement parmi les personnes mises dans le collimateur d'Adib, Rebibo Albert. Accompagné donc d'El Hafiane, Adib a noté l'heure d'ouverture et fermeture du négoce et tous les déplacements du propriétaire du moment où il quitte son domicile à sept heures du matin. En attendant de passer à l'action, Adib continue d'organiser des réunions avec d'autres membres de la mouvance intégriste salafiste et avait en même temps chargé Khalid de commettre des agressions à l'armes blanches afin de trouver l'argent nécessaire pour l'achat de produits relatifs à la fabrication des explosifs, à la préparation à d'autres attentats à travers la capitale économique et pour venir en aide aux familles des condamnés dans les procès déjà jugés dans le cadre de la loi anti-terroriste. Comme il a été souligné, pendant qu'El Hafiane agressait des gens pour les dépouiller, Adib se réunissait avec Saïd Errahadi, Abdelkrim Skail et Rachid Belkhadim. Durant leurs discutions, le jihad contre les instances gouvernementales était le sujet principal de leurs retrouvailles. Après les attentats du 16 mai, Adib arrête définitivement les contactes avec les autres membres de la cellule en attendant que les choses se calment. Par peur d'être repéré, il a demandé asile auprès de tous les adhérents de la cellule et surtout auprès de son vieil ami de la police Hamid Radi et Kamal Ghelmane. Après l'assassinat de Rebibo par deux terroristes toujours en fuite, les membres du groupe de Casablanca ont été arrêtés et voici le verdict qui a été prononcé à leur rencontre : Khalid Adib : 20 ans de réclusion criminelle, Hamid Radid Errahadi Said Abdelkebir Saikel : 15 ans, Rachid Belkhadim doit purger une peine de dix ans, Kamal Ghelmane cinq ans et Mohamed Jaoui deux ans. Pour ce qui est d'Omar Fellouh et Mustapha El Omrani ils ont été acquittés. Quant à l'homme de l'épée, on dirait que celle de Damoclès lui est tombé sur la tête : 15 ans de prison ferme et interdiction totale d'exercer une fonction publique.