Les arrestations de nouveaux groupes de salafistes et takfiristes se multiplient. Un travail minutieux qui mérite d'être apprécié à sa juste valeur. Mais en fait, que sont devenus les dangereux terroristes toujours en fuite ? Depuis les attentats-suicides du 16 Mai qui ont secoué la ville de Casablanca en provoquant 45 morts et près d'une centaine de blessés, la police judiciaire du pays a ratissé large dans les rangs des intégristes liés à la mouvance islamiste “Salafia Jihadia”. Plusieurs membres ont été arrêtés, traduits devant la justice et condamnés à des peines allant jusqu'à la peine capitale. Dans le groupe de Pierre Richard Antoine, il y'a eu la condamnation de 34 personnes impliquées dans les attentats de Casablanca, ils ont en outre commis d'autres délits d'agressions à l'arme blanche, et fabriqué des explosifs pour usage terroriste. Les articles d'accusations sont en tout cas très nombreux. Par la suite, il y'a eu l'arrestation du groupe de Youssef Fikri, l'un des chefs suprêmes de la Salafia Jihadia au Maroc . 31 membres ont écopé de condamnations allant d'un an de prison ferme, le cas de Anouar Ismaîli, un bijoutier de Rabat, jusqu'à la peine de mort infligée à dix accusés de la même cellule. D'autres procès sont en cours de jugement à savoir la cellule d'Agadir qui est à sa huitième audience et celle de Salé en instruction judiciaire. Après l'assassinat d'Albert Rebbibo, un citoyen marocain de confession juive, par deux inconnus armés de pistolets et visage couvert de cagoules, les arrestations n'en finissent plus. Et malgré le grand travail fournit par la police judiciaire à travers toutes les villes du Royaume, la liste des recherchés est très longue et en même temps très inquiétante. Que ce soit au niveau du groupe de Pierre Richard ou celui de Youssef Fikri, les terroristes, toujours en cavale, sont considérés comme des membres très dangereux qui intriguent sérieusement les autorités. Le cas de Youssef Addad Alias, Abdelkebir, qui avait participé à toutes les opérations commises par Youssef Fikri est sans aucun doute le plus inquiétant. Addad est accusé d'avoir participé à l'assassinat de l'oncle de Fikri dans la ville de Youssoufia. Les deux protagonistes s'étaient mis d'accord pour le tuer. Addad Alias, Abdelkebir, est accusé aussi d'avoir égorgé un certain Abdelaziz Assedi et jeté son corps dans un puits. Ce crime qui implique un autre salafiste du nom de Rachid Bahri a été commis au nom du Jihad contre les autorités du pays. Au moment où la victime et son épouse ont été agressées, il a commis l'erreur de se faire passer pour un procureur général prés la Cour de Casablanca. Le plaisir de tuer une personne aussi importante est une gloire qui s'inscrit sur la liste des hautes personnalités visées en premier lieu par les actes terroristes. Youssef Addad et Rachid Bahri sont notamment recherchés pour un nombre indéfini d'agressions à l'arme blanche et à l'arme à feu avec la complicité de Abdelmalek Bouzgarne qui avait réussi à s'acheter un fusil de chasse sous une fausse identité. Ils ont réussi à se procurer d'autres fusils dans le but est de commettre des braquages dans divers établissements publics et privés. L'exemple de Redal à Salé, qui avait été attaquée, fin 2001 n'est pas passé inaperçu. Ils ont bloqué la voiture de ladite société qui se chargeait de transporter l'argent à la banque. Avant de s'emparer du butin, ils ont tiré sur l'un des agents de la sécurité. Et ce n'est pas fini, ils sont présumés coupables d'avoir tué un certain Mohamed qu'ils avaient rencontré dans la ville de Nador. Mohamed se trouvait à Nador en quête d'un passeur pour émigrer clandestinement en Europe. Quant aux salafistes, ils se trouvaient au nord à la recherche d'armes à feu. Ils ont donc rencontré Mohamed dans un état de détresse et pour l'attirer chez eux, ils ont loué un appartement ensemble. A cause d'un malentendu lors d'une discussion religieuse, ils l'ont égorgé et découpé en plusieurs morceaux qu'ils avaient emballé dans des sacs de plastic et enterré à la sortie de la ville. Pour ce qui est de l'assassinat d'Albert Rebbibo, onze personnes se trouvent derrière les barreaux dans le cadre de cette affaire. Mais, d'après les enquêteurs de la police judiciaire, les vrais coupables sont au nombre de deux : Taoufik El Hanouichi et Mouhsine Bouârfa. Ils sont considérés comme les exécuteurs qui ont tiré sur monsieur Rebbibo le 11 septembre 2003, une date qui s'explique toute seule.