Notre football n'a jamais été dans un aussi piteux état. À l'heure où l'on clame en fanfare les départs massifs de nos jeunes talents vers l'aventure professionnelle, la détérioration du niveau de la compétition sur le plan local bat son plein. Notre football n'a jamais été dans un aussi piteux état. À l'heure où l'on clame en fanfare les départs massifs de nos jeunes talents vers l'aventure professionnelle, la détérioration du niveau de la compétition sur le plan local bat son plein. Des équipes au passé glorieux se meurent. Cette semaine, on aura assisté à des situations des plus désolantes. L'union sportive de Sidi Kacem ne peut plus recevoir sur son terrain. Le club Kacemi a préféré déclarer forfait plutôt que de jouer son match contre l'Olympic de Safi, même à domicile. Le Raja de Beni Mellal qui animait autrefois la compétition en première division n'est même plus capable de jouer en GNF II. Les Mellalis sont passibles de prendre la direction de la troisième division. Le prétendant au retour parmi les grands, en l'occurrence le Difaâ d'El Jadida se trouve au bord du gouffre. Les joueurs Jdidis boycottent les séances d'entraînement au stade Lâbdi et préfèrent se contenter de se dégourdir les jambes sur le sable de la plage. Quant aux employés et administrateurs du DHJ, c'est une autre paire de manches. Ils n'ont pratiquement pas touché un sou depuis des mois. Le point commun de ces turbulences dont les conséquences seraient d'une extrême gravité est le manque affreux de moyens matériels. La même donne est applicable sur un grand nombre de clubs en GNF I. Le KAC de Kénitra, éternelle pépinière de grands talents, la Renaissance sportive de Settat, autrefois chevalier du championnat, et le Chabab Mohammedia, l'école marocaine des princes du foot des années 70, sont des exemples qui illustrent l'état actuel des choses. C'est fou, ce que le manque de moyens peut être dégradant. Dans le feu de l'action, les joueurs donnent l'impression d'être mal nourris, mal entretenus avec un état d'esprit qui frôle le désespoir. Sur les douze vitamines nécessaires quotidiennement au corps humain, ils n'ont accès qu'à la vitamine C grâce au prix bas des oranges dans la région du Gharb. Des jambes flageolantes qui peinent à entamer un sprint, des tirs trop faibles et un souffle au rythme entrecoupé. Le talent est là, la maîtrise de balle aussi, mais l'esprit est ailleurs. Dérangé par la précarité et l'incertitude. Jusqu'à quand allons-nous nous contenter de lever les mains au ciel? D'ailleurs, il ne pleuvra jamais autre chose que de l'eau. Cette même eau qui fait le bonheur des agriculteurs a privé le club de Mohammedia de son terrain dont la pelouse faisait la fierté de toute la ville. Allons-nous exporter tous nos jeunes talents pour compenser le vide matériel ? Encore faut-il que l'argent de «la vente» des joueurs profite à la bourse de son club et non pas à des «poches» quelconques. Le problème, c'est que dans des pays qui prenaient exemple sur notre football il y a seulement quelques années, le problème matériel est passé en seconde zone d'intérêt. L'ASEC Abidjan se trouve dans un pays africain, dont la situation socio-économique n'est meilleure que chez nous. Et pourtant, ce club roule avec un budget équivalent à celui de quinze des nôtres. Pourquoi ?