Le Parti populaire de José Maria Aznar a plus que limité les dégâts lors du double scrutin de dimanche. Bien que controversé dans sa gestion de plusieurs dossiers, il a résisté à l'avancée des socialistes. Beaucoup d'observateurs s'attendaient à ce que le parti de droite au pouvoir face les frais des positions prises par le chef du gouvernement espagnol sur plusieurs dossiers. En tête, figuraient le soutien inconditionnel apporté par José Maria Aznar à la guerre américaine en Irak, malgré une opinion publique très largement opposée au conflit, ainsi que la gestion controversée de la marée noire entraînée par le naufrage du Prestige en novembre dernier. Et pourtant dimanche, le Parti populaire s'en est très bien sorti lors des élections municipales et régionales présentées comme un vrai test politique. À un an des législatives, le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), a certes enregistré une avancée, notamment au niveau local, mais la tendance politique n'en a pas pour autant été bouleversée. Le PP a même conservé une avance confortable en Galice, première région touchée par la marée noire, ainsi que la mairie de Madrid ! L'importance des manifestations madrilènes pacifistes et anti-gouvernementales qui s'y sont déroulées laissait pourtant présager une autre issue. Mieux encore, l'épouse de José Maria Aznar, Ana Botella, est entrée dimanche au conseil municipal de la capitale aux côtés d'Alberto Ruiz Gallardon, considéré comme un futur premier ministrable dans les rangs de la droite. « Ils prétendaient nous rayer de la carte, mais nous sommes plus forts que jamais », a lancé dimanche soir le chef du gouvernement au siège du PP à Madrid. Aux municipales, son parti n'a cédé aux socialistes que la mairie de Saragosse, au nord, mais a décroché celles de Burgos et Grenade. Quant aux élections régionales, pour le renouvellement de 13 des 17 parlements, la droite a reconquis les Baléares. Elle pourrait cependant perdre Madrid à l'issue du dépouillement définitif des votes. Quant au PSOE, sa légère avancée lui a surtout permis de récupérer le terrain perdu lors du scrutin de 1999. Son secrétaire général, José Luis Rodriguez Zapatero, a d'ailleurs estimé dimanche soir qu'il s'agissait d'un « bon début » dans la perspective des législatives de 2004.