Il y a un adage marocain qui colle bien à la personnalité controversée du chef du gouvernement espagnol, José Maria Aznar. Il dit textuellement «l'homme se nourrit de son environnement» en faisant allusion à l'influence que l'entourage exerce inéluctablement sur l'individu depuis son enfance. Il y a un adage marocain qui colle bien à la personnalité controversée du chef du gouvernement espagnol, José Maria Aznar. Il dit textuellement «l'homme se nourrit de son environnement» en faisant allusion à l'influence que l'entourage exerce inéluctablement sur l'individu depuis son enfance. Quand on puise un peu loin dans l'affiliation de ce « Caudillo» démocrate, on découvre que son grand-père Manuel Aznar était un ami intime du Généralissime Franco. Ce dernier visitait régulièrement la maison des Aznar où vivait le petit enfant José qui allait diriger l'Espagne vingt ans après. Dans une photo assez expressive, l'enfant José Aznar apparaît tout admiratif devant Franco alors tout puissant général qui commandait de main ferme les voisins espagnols. Cette commande dictatoriale a duré le temps d'une longue vie de Franco pour se reconvertir juste après sa mort en une démocratie qui a rapidement prospéré. L'Espagne est passée ainsi d'un pays très peu développé par rapport à ses voisins du vieux continent, à un état émergent. En l'espace de vingt ans, il a construit des vrais châteaux de démocratie et de progrès à la place des châteaux de sable tant décriés par la communauté internationale. La démocratie a triomphé face au parti unique, à l'isolement, au sous- développent et surtout aux poches de résistance grâce au courage d'un roi et d'un homme politique imbus de liberté. Cet air d'ouverture a duré jusqu'en 1996 quand le parti populaire a pris les commandes grâce à la magie de la démocratie. Mais les adeptes de cette alternance vont vite déchanter quand le chef de gouvernement José Aznar a retrouvé ses amours d'enfance en s'essayant à imiter l'ami de son grand-père : Franco. Le néo-Caudillo est né. Ce n'est pas la dictature des années soixante et soixante-dix, mais c'est tout comme si l'on suit l'évolution de cet homme qui semble traîner beaucoup de complexes. Quand on s'amuse à excéder la population qui vous a porté à la tète de gouvernement comme ce fut le cas pour la guerre contre l'Irak et l'affaire du «Prestige», on n'est plus dans la logique démocratique. A moins qu'Aznar ne voit pas plus loin que son nez pour estimer qu'il peut contredire son peuple du moment qu'il n'a plus la possibilité de briguer un troisième mandat. On n'est pas loin de la terre brûlée comme il a essayé de le faire avec son voisin le Maroc lié avec son pays par des relations séculaires. Aznar rentrera certainement dans les pages noires de l'histoire pour avoir provoqué la plus grave crise avec notre pays. Les séquelles de la parade militaire de l'île Leila seront difficiles à oublier pour le peuple marocain qui a toujours considéré l'Espagne comme un pays ami. Mais Aznar, le Caudillo démocrate a tout bousillé en cachant ses complexes derrière une chimérique puissance militaire. Sa fixation sur le Maroc est telle qu'il a fourni toute l'aide et ouvert des représentations partout en Espagne aux séparatistes du polisario tout en déclarant illégal le parti independantiste Batastuna . Aznar n'est pas à une contradiction près, mais il aura réussi à fabriquer des fascistes qui s'en prennent aux Marocains à El Ejido et ailleurs. Comme quoi le fascisme peut toujours revenir à la charge surtout pour des admirateurs attitrés d'un franquisme révolu.