Nous sommes à la chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca. Saïd, vingt-trois ans, se tient au box des accusés. Il risque une lourde peine puisqu'il est poursuivi pour homicide volontaire avec préméditation et guet-apens. Mais il se disculpe dès l'ouverture de son procès arguant qu'il n'a fait que se défendre. Une assertion que les témoins récusent. Pour un premier témoin qui n'est autre que le veilleur de nuit, le mis en cause et son antagoniste se soûlaient quand un malentendu a brumé leur soirée. Ce témoin a précisé à la Cour qu'il ne connaît pas l'objet de leur malentendu, mais il a vu le mis en cause rentrer chez lui pour retourner, armé d'un couteau, vers son ami. Sans se rendre compte, ce dernier qui a continué à se soûler a reçu un coup de couteau au niveau du dos puis un autre en pleine poitrine. Même version racontée par un autre témoin qui se trouvait également sur la scène du crime. Le mis en cause n'en démord et assure qu'il n'avait pas l'intention de le tuer. Pourtant quand il a été arrêté par la police et soumis aux interrogatoires, il a avoué son crime tout en détaillant les circonstances et révélant le mobile. A ce propos, il a révélé qu'un joint était à l'origine de leur malentendu. Ils se sont échangé les reproches puis les injures. Les choses se sont envenimées au point que le mis en cause s'est rendu chez lui pour s'armer d'un couteau. Il est retourné chez son ami qui est resté à sa place. Sans crier gare, il lui a asséné un coup au dos. En se tournant vers lui tout en poussant un cri strident, il a reçu un autre coup à la poitrine. Pas moins de quelques minutes, la victime, âgée de vingt-huit ans, a rendu l'âme. C'est cette version que le représentant du ministère public a prise en compte pour requérir la peine maximale contre le mis en cause épaulé, dans le cadre de l'assistance judiciaire, par un avocat. Celui-ci a demandé de le faire bénéficier des circonstances atténuantes.