Malgré l'accueil mitigé pour son manifeste de la croissance et de l'emploi, le Centre des Jeunes dirigeants (CJD) continue son travail de réflexion sur les pratiques managériales et le développement économique. Après le manifeste pour la croissance et l'emploi, le Centre des jeunes dirigeants (CJD) récidive. Ce regroupement de jeunes patrons a rendu public, ce week-end, sa charte pour bien entreprendre. Il s'agit de 15 propositions pour améliorer les pratiques managériales en vue de garantir davantage de compétitivité, d'équité sociale et d'humanisme de l'entreprise. Autrement dit, une feuille de route visant à rompre avec la pratique caidale et familiale de gestion des entreprises qui prévaut dans le quotidien des PME-PMI composant en majorité le tissu économique du pays. Le document se veut une compilation des bonnes pratiques pour réussir la bonne gestion de l'entreprise. Ainsi, pour les rédacteurs de cette charte, la création de la richesse est tributaire de la participation des ressources humaines de la société dans l'élaboration de son projet de développement. Le recrutement doit être également fondé sur le mérite et les compétences humaines et professionnelles et non pas sur les considérations subjectives. Ces ressources sont censées, par la suite, bénéficier de formation continue leur permettant d'être dans une dynamique apprenante. Le management doit, en outre, être basé sur la négociation en vue d'assurer la pérennité de l'entreprise. D'ailleurs, les collaborateurs et leurs représentants ont un droit de regard sur le développement de leurs entreprises, y compris à travers le droit d'accès aux chiffres et indicateurs de sa santé financière. Le souci de profitabilité n'exclut pas pour autant l'engagement du manager dans les activités associatives (patron, association, parti politique…). La charte va plus loin en proposant aux chefs d'entreprises de consacrer 10 % de leur temps à ce volet. Ce plaidoyer de mise à niveau de l'acte d'entreprendre par l'adoption d'une charte a été développé par le centre malgré l'accueil mitigé réservé par la CGEM, les partis politiques et le gouvernement aux propositions du CJD pour la relance de l'entrepreneuriat et de l'économie. «Cette attitude nous ne décourage pas. Nous continuons notre travail de réflexion indépendamment du manque de feed-back des intervenants politiques et économiques car nous parions davantage sur l'avenir pour faire prévaloir notre vision », précise Jamal Belahrach, président du CJD. L'annonce de la charte de bien entreprendre du CJD a coïncidé avec la création de la section de Rabat. «Ce déploiement régional va nous permettre de se rapprocher des cercles du pouvoir politique pour activer notre lobbying et prévaloir notre vision de l'entreprise et de la relance économique », souligne la responsable de la coordinatrice de cette nouvelle section, Mme Latifa Zniber. L'association projette se développer sur d'autres régions du Royaume. En 2003, le plan de développement régional prévoit l'ouverture de nouvelles sections à Tanger, Marrakech et Agadir Sur le plan organisationnel, le CJD organisera son prochain congrès pour le renouvellement de ses instances, les 13 et 14 juin prochain.