Pour Younès Moujahid, secrétaire général du SNPM, Lmrabet devrait réparer le préjudice qu'il a causé à toute une profession. ALM : Pourquoi avoir adressé une mise au point à «El Mundo»? Younès Moujahid : Dans son article, Ali Lmrabet s'est attaqué à tout un corps journalistique, à savoir la MAP, en accusant ses correspondants d'être des «flics». Une accusation intolérable, qui porte atteinte à toute une institution et, partant, à toute la profession. Secundo, ces gens-là et d'autres sont aussi des responsables syndicaux qui ont toujours défendu la liberté d'expression et de l'exercice journalistique. Connus pour leur militantisme, certains, que Lmrabet accuse sans vergogne d'être des espions, ont œuvré pour une presse libre et indépendante à un moment où l'action syndicale était synonyme de danger. Pensez-vous que votre mise au point sera publiée ? Nous l'espérons. Mais nous sommes presque sûrs qu'elle ne le sera pas. Chacun sait le peu de cas que fait un journal comme «El Mundo» de la déontologie. Nous connaissons également l'antimarocanisme de ce quotidien. C'est pour cela que nous avons diffusé notre mise au point auprès de la presse nationale. Comptez-vous entreprendre d'autres actions ? Solidaires jusqu'au bout avec nos confrères, nous appuierons toutes leurs demandes pour demander réparation. Lmrabet devrait réfléchir à réparer la faute grave qu'il a commise à leur égard. D'autant que parmi les journalistes attaqués, certains, en leur qualité de membres du syndicat, dont Ali Sfaoui, secrétaire général de la section Rabat du SNPM à l'époque où Lmrabet était en grève de la faim, ont été derrière les manifestations de soutien dont il a bénéficié. Saïd Ida Hassan, journaliste à la MAP, membre du SNPM et d'Amnesty International-section Maroc n'est autre que celui qui a recueilli les propos de Lmrabet après sa sortie de prison et les a publiés dans une dépêche. La mise au point parle d'une recherche de vedettariat et d'une ignorance de Lmrabet des réalités marocaines… Au lieu de s'intéresser à la dynamique réelle que connaît le Maroc, toutes catégories confondues, le journalisme compris, Ali Lmrabet passe son temps à descendre tout le pays en flammes. En cela il travaille non seulement en dehors, mais tout à fait contre cette dynamique. Une dynamique obtenue notamment grâce à un effort collectif, mené par des gens qui travaillent à l'intérieur comme à l'extérieur des rédactions, au service de leur profession et de leur société. Cela, Lmrabet semble l'ignorer.