Le Ministre de l'Emploi, des Affaires sociales et de la Solidarité, Mustapha Mansouri, revient sur les résultats positifs du dialogue social. Aujourd'hui Le Maroc : Quelle est la portée des accords concernant le dialogue social du 30 avril? Mustapha Mansouri : Ce sont des accords importants qui vont permettre la mise à niveau institutionnelle et juridique du Maroc dans les domaines économique et social. Ce sont aussi des accords qui dans le volet relatif au droit de la grève et des rapports employés/employeurs sont de nature à inaugurer une nouvelle ère dans le monde du travail. ALM : Le mérite en revient à qui ? Le mérite ne revient pas seulement au ministère de l'Emploi. C'est le fruit des efforts déployés par tous les partenaires sociaux, gouvernement, syndicats et patronat. Le Premier ministre est intervenu de tout son poids à chaque fois que les pourparlers achoppaient sur un point. En fait, il y avait chez tout le monde une volonté de parvenir à un accord qui puisse satisfaire toutes les parties en négociation. Le Maroc avait besoin de sortir vainqueur de ce dialogue social dont les enneigements pris seront effectifs dès juillet prochain. Au final, c'est le Maroc qui gagne. Certains patrons issus notamment du secteur du textile et de l'habillement ont manifesté leur désaccord par rapport à la hausse du SMIg de 10 ans sur 4 ans ? Il ne faut pas voir la hausse du Smig comme une charge, mais comme une motivation supplémentaire des ouvriers. Les chefs d'entreprise doivent faire en sorte que la productivité de leurs unités augmente en conséquence. Une augmentation des bas salaires ne peut être que bénéfique pour le pouvoir d'achat et la relance de la consommation. Cela dit, le secteur du textile national figure parmi les secteurs qui souffrent de la concurrence féroce de certains pays étrangers. Pour que les secteurs en difficulté qui ont déjà bénéficié du soutien des pouvoirs publics puissent être compétitifs, ils ont besoin d'être appuyés un peu plus. Qu'en est-il de la couverture maladie obligatoire ? Une agence nationale de la couverture-maladie verra le jour. Dans un premier temps, l'objectif est d'arriver à la couverture-maladie de 40% de la population active (contre 15% actuellement) avec comme finalité de garantir cette couverture à l'ensemble des Marocains. Les choses à ce niveau sont sur la bonne voie. Et le problème du chômage ? Il n'y a pas de secret, la résorption du chômage est liée à la croissance et à l'investissement. Cela dit, la taux de chômage au Maroc a connu une baisse annuelle de l'ordre de 0,9%. En 2002, quelque 158.000 postes d'emplois ont été créés contre 5 000 seulement en 2001.