Dialogue social. Le gouvernement et la CDT viennent de décider, en commun accord, d'adopter une méthodologie de travail pour le règlement des problèmes en suspens. Une réunion préliminaire entre le Premier ministre, Driss Jettou, et une délégation de la Confédération démocratique du Travail (CDT) conduite par son Secrétaire général, Noubir Amaoui, a abouti à l'adoption d'une «méthodologie de travail» pour le règlement des problèmes en suspens, a indiqué le ministre de l'Emploi, des Affaires sociales et de la Solidarité, Mustapha Mansouri. Cette réunion, qui a eu lieu lundi matin au siège de la primature, entre dans le cadre d'une série de rencontres que M. Jettou a initiées avec les centrales syndicales et destinées à «prospecter la réalité de la situation sociale». Les discussions se sont déroulées dans un climat «très positif», a dit M. Mansouri, ajoutant que le Premier ministre «a écouté attentivement les interventions du Secrétaire général de la Confédération» et s'est engagé à entamer des contacts avec les autorités locales en vue de régler promptement les litiges en souffrance. Dans les rangs de la confédération démocratique du travail, la réunion en elle–même est perçue en tant qu'acte positif et un prélude à d'autres initiatives importantes. Selon des sources syndicales, la rencontre de lundi s'est consacrée à la définition des axes de négociations pour les prochaines rencontres et l'adoption d'une nouvelle méthodologie d'action. L'approche prônée par M. Jettou repose sur «le règlement en premier lieu des problèmes considérés comme faciles» et de traiter ultérieurement «les problèmes selon leur degré de complexité, dans un dialogue visant à préserver la paix sociale», a-t-il expliqué. Aucun «accord définitif» n'a été toutefois atteint concernant le projet de Code du travail, a affirmé le ministre, ce qui a amené M. Jettou à proposer la révision de la version actuelle de cette loi en vue de la « peaufiner de manière collective avant de la soumettre une nouvelle fois au Parlement». Mais, force est de constater que le climat entre les différents partenaires sociaux ne prête guère à la tension. En dépit de l'absence d'une longue expérience dans le domaine du dialogue social, comme le constate, à juste titre Abdelkader Azrie, député et membre du Bureau exécutif de la centrale précitée, s'est dit satisfait des résultats déduits de la réunion avec le gouvernement. Dès la semaine prochaine, ajoute –t-il en guise de précision, les négociations vont commencer avec chaque centrale syndicale et les commissions de réconciliation, présidées par les walis et gouverneurs, auxquelles participent toutes les parties concernées, vont se réunir. D'un autre côté, les questions sectorielles vont être examinées au niveau des secteurs concernés alors que celles portant sur les secteurs semi-publics et l'Emploi, seront traitées au niveau du ministère de l'emploi et des ministères des administrations concernées. Pour les problèmes à vocation «nationale», comme c'est le cas pour la SODEA et d'autres grandes entreprises, les discussions seront entamées avec la Primature. Enfin, il a été décidé de geler le débat au sein du Parlement autour des projets du code du travail et des accidents du travail, en attendant leur révision consensuelle. M. Mansouri a affirmé, à cet effet, que l'ensemble des syndicats impliqués dans le dialogue ont fait preuve de «compréhension» et d'une volonté de parvenir à une «version définitive » du Code du travail qui sera présentée au Parlement. M. Amaoui a qualifié, pour sa part, la rencontre d'« édifiante » et souligné que de nombreux dossiers relatifs aux libertés syndicales, aux revendications sectorielles, locales ou régionales, dont certains litiges sont «restés insolubles pendant des mois, voire des années». Bref, jusqu'à présent, il y a un accord de principe entre les syndicats et le gouvernement sur les méthodes de travail en commun et les questions prioritaires, qui devront se traduire sur le terrain.