Le dernier film de Daoud Oulad Said ''Tarfaya'' a fait salle comble lors de sa projection samedi soir à Berlin dans le cadre du festival du film des pays de la francophonie. Un large public parmi lequel on a relevé de nombreux étrangers et naturellement beaucoup de Marocains vivant à Berlin ou encore de passage à l'instar de Mmes Hayat Dlimi, députée du Mouvement national populaire et Keltoum Khayati actuellement en Allemagne pour une mission d'information et de sensibilisation sur les derniers développement de la cause nationale. C'est la ville de Tarfaya, inscrite en lettres d'or dans l'histoire du royaume comme point de départ de la glorieuse marche verte, que le réalisateur a choisi pour tourner les péripéties d'une jeune fille tentée par ''le mirage de l'émigration''. Dans ce film, son troisième long métrage, Daoud Oulad Said a décidé de faire parler autant l'image que ses acteurs parmi lesquels se sont distingués Touria Alaoui, l'héroïne du film, l'incontournable Mohamed Bastaoui qui explose autant sur les planches du théâtre que devant les caméras ou encore Mohamed Majd, une des valeurs sûres de la scène cinématographique marocaine. Avec l'oeil du scrutateur avisé, le réalisateur vous emporte, durant une heure et demie, à travers les pérégrinations de la jeune ''Mériem'' qui a eu à subir la cupidité des uns et à affronter les basses convoitises des autres tout autant qu'elle a été entourée du cocon réconfortant de la solidarité fraternelle ou de la bienveillance paternelle dans d'autres situations. Cette différence, somme toute naturelle, du comportement humain se retrouve elle-même insérée dans l'opposition désert- mer. Sauf que la dichotomie entre sécheresse-eau, cupidité-générosité, égoïsme-solidarité sont beaucoup plus suggérés par la caméra du réalisateur. Le film, qui recourt fortement à la symbolique de l'image, propose plus qu'il n'impose laissant le libre choix au spectateur d'apprécier, comme bon lui semble, les alternances forts suggestives entre l'aridité des dunes désertiques et les mouvances océaniques ou encore d'interpréter à sa façon les pulsions d'amour et de jalousie, les réactions de rejet ou l'adoption pure et simple, entre autres mises en relief.