Plusieurs personnalités influentes de la politique et de l'économie y prennent part, notamment le président rwandais Le monde de demain est fait d'incertitudes. Le bras de fer commercial entre la Chine et les Etats-Unis, la révolution technologique, les changements climatiques, les inégalités grandissantes, les conflits régionaux, la migration, les replis identitaires, la multiplication des mouvements de contestation et le ralentissement de la croissance mondiale laissent imprédictible ce que sera l'avenir des relations internationales. Ajoutons à cela l'écart de plus en plus grand des éléments de langage entre les gouvernants actuels. Partant de là, la nécessité de construire un dialogue entre les pays s'impose plus que jamais. C'est dans ce contexte que se déroule du 12 au 14 octobre 2019 la 12ème édition de la World Policy Conference qui a choisi le Maroc pour la 5ème fois afin d'abriter cette rencontre qui réunit des personnalités influentes de la sphère politique et économique mondiale. «Le Maroc s'impose en effet comme le cadre naturel pour un tel évènement. La Méditerranée ne nous sépare pas, elle nous rapproche. Pas uniquement pour des raisons géographiques ou historiques. Mais parce que de part et d'autre de ses rives, nous sommes confrontés à des enjeux similaires. Je pense à la lutte contre le changement climatique, dont nous ressentons tous les effets, en particulier sur nos zones côtières. Je pense à la maîtrise des flux migratoires ou encore à la promotion d'une croissance plus juste. Et le Royaume joue un rôle capital pour nous aider à y faire face collectivement», relève Hélène Le Gal, ambassadrice de France au Maroc, lisant l'allocution du Premier ministre français Edouard Philippe. L'arme économique prédomine «Au Moyen-Orient, l'Iran n'a pas cédé aux sanctions imposées par les Etats-Unis. Et l'Arabie Saoudite, par ailleurs empêtrée au Yémen, vient de manifester sa grande vulnérabilité face à ses adversaires en dépit des centaines de milliards de dollars investis dans sa défense. D'un côté le leadership iranien manifeste sa résistance malgré sa complexité, ou pourrait-on dire par euphémisme sa diversité ; de l'autre, le Prince héritier du Royaume saoudien n'a toujours pas établi sa crédibilité, que ce soit dans l'ordre politique ou par rapport à ses projets économiques. Les alliances de circonstance paraissent bien fragiles, et si aucun incident n'a dégénéré jusqu'à ce jour, sans doute le doit-on à la volonté désormais clairement affichée par Donald Trump de ne pas se laisser entraîner dans une nouvelle guerre», explique d'emblée Thierry Demontbrial, président et fondateur de la World Policy Conference. L'objectif étant de trouver des réponses aux défis que connaît le monde. Pour le fondateur de la WPC, «l'Amérique préfère recourir à l'arme économique, en espérant qu'elle finira par produire les résultats escomptés», ajoutant qu'elle ne craint pas de brutaliser ses alliés et autres partenaires en leur imposant sa propre politique extérieure et ses propres lois. «Aussi, la confiance dans les Etats-Unis s'effrite-t-elle un peu partout, ce qui génère beaucoup d'incertitude», ajoute-t-il. L'avenir est-il plus radieux en Afrique ? Du côté de l'Afrique, l'optimisme semble être le maître mot. Pour Amadou Gon Coulibaly, Premier ministre de Côte d'Ivoire, «l'Afrique dispose de bases solides pour devenir l'un des piliers majeurs de la croissance et de la prospérité mondiale. Son taux de croissance, supérieur à la moyenne mondiale, était de 3,5% en 2017 et 2018. Il est projeté à 4% en 2019 puis 4,1% en 2020», soulignant que par ailleurs cela reste insuffisant face aux deux défis majeurs de l'Afrique d'aujourd'hui, à savoir la création massive d'emplois, en particulier pour les jeunes, qui représentent près de 70% des populations africaines, et la réduction de la pauvreté». Selon lui, il s'agit des deux défis à surmonter ensemble tant ils ont une incidence de plus en plus grande sur la problématique de la migration ainsi que sur celle des menaces terroristes sur le continent. «L'Afrique devra accélérer les échanges commerciaux au sein des communautés économiques régionales ainsi que la mise en place effective de la Zone de libre-échange continentale africaine représentant un marché de 1,2 milliard de consommateurs et l'émergence d'une classe moyenne d'environ 800 millions de personnes. Cela permettra de renforcer les échanges commerciaux intra-africains qui s'élèvent aujourd'hui à 16% et d'atténuer ainsi l'impact des chocs externes», explique-t-il. Notons que plusieurs thématiques ont été discutées par les experts présents au cours des 12 sessions plénières comme Les perspectives économiques et politiques dans le contexte de la montée de la Chine, La pérennité de la mondialisation – la position chinoise, Commerce, investissement direct et Confiance, La politisation du système international des paiements et l'avenir du système monétaire international ou encore Technologie, société et politique. Enfin, des ateliers parallèles ont également été organisés.