À l'issue d'un processus de réorganisation entamé par les groupes ONA-SNI, le tour de table de l'Omnium est verrouillé. Une analyse de la société Wafa Bourse souligne l'impact et l'intérêt d'une telle opération. Le remaniement de fond opéré au sein des groupes Siger / Ergis, ONA et SNI s'est effectué dans un contexte spécifique qui poussait vers une réorganisation de l'ensemble. Une analyse de la société de bourse Wafa Bourse souligne l'impact et l'intérêt d'une telle opération. «À l'issue du mouvement de réorganisation entamé, le tour de table de l'ONA est verrouillé», relève Meriem Allouch, responsable analyse de Wafa Bourse. En plus, les fondamentaux de l'ONA se sont appréciés (endettement net, diversification et déconcentration du portefeuille, création de richesse) à l'inverse de la SNI. Autres points relevés, un positionnement sur des secteurs-clés de l'économie et l'existence de réelles synergies entre les filiales devraient conférer à la holding ONA une prime par rapport à son Actif Net Réévalué (ANR). Le caractère de holding de contrôle devrait, par contre, induire une décote pour la SNI, alors que son cours a déjà consommé une croissance de 30,6% depuis le début 2003. «La décote observée sur le titre ONA milite en faveur d'une reprise justifiée du cours, d'autant plus que ce dernier affiche une modeste performance de +5,7% pour 2003», précise la responsable de recherche tout n ajoutant que « le risque que ce mouvement ne soit qu'une première étape d'une restructuration globale est fort, avec notamment la possibilité de cession de pôles entre les holdings». Le contexte dans lequel s'est déroulée l'opération a été marqué par les différents investissements réalisés (rachat de la SNI, diversification des activités,…) qui ont entraîné un alourdissement de l'endettement de l'ONA S.A. Le holding affiche un levier financier de 53,4 % à fin décembre 2002. Depuis la cession du Groupe des Brasseries du Maroc (1,7 Mds DH), la SNI dispose d'une manne financière qu'elle place à vue au taux rémunérateur moyen de 3,25 % alors que l'ONA comptabilise des intérêts au titre de son endettement en moyenne de 6 %. «Au regard d'un tour de table de l'ONA relativement éclaté et non encore verrouillé, la prise de position franche de la part de Siger / Ergis au sein du capital de l'ONA avec la détention de plus de la minorité de blocage (35 %), accompagnée d'un investissement net (apport d'argent frais) de l'ordre de 1 363 MDH a été le prélude à l'opération de grande envergure que comptait mener le Groupe Siger- Ergis au niveau des entités ONA et SNI », estime Meriem Allouch. Dans le cadre d'une optimisation fiscale et financière, il devenait crucial d'alléger les structures financières de ces deux entités en faisant remonter le cash détenu par la SNI au niveau de l'ONA sans déperdition puisque les actionnaires minoritaires représentent 40% du capital de l'ONA (pas de distribution de dividendes extraordinaires ni de fusion-absorption envisageable) tout en préservant les résultats globaux des deux entités. C'est ainsi qu'à l'issue des Conseils d'Administration de l'ONA et la SNI tenus le 24/09/2003, une nouvelle organisation a été adoptée faisant ressortir un actionnaire majoritaire des deux holdings, Siger/Ergis, et un contrôle nouveau de l'ONA par la SNI. «La récente restructuration des Groupes ONA – SNI porte des effets extrêmement bénéfiques à l'évaluation globale de l'ONA. Suite à cette restructuration, le titre SNI revêt peu d'intérêt », résume l'analyse Wafa Bourse. Toutefois, des impacts négatifs sont aussi relevés. Ainsi pour l'ONA une légère baisse de l'ANR est à déplorer en plus d'une baisse exagérée du cours. En plus, la sortie du périmètre de consolidation du secteur des BTP à fort potentiel (Lafarge et Sonasid) est jugée négative. Quant à la SNI, la dégradation de l'endettement net est à signaler, en plus d'une concentration accrue du portefeuille. L'analyste de Wafa Bourse relève aussi une plus forte pondération des actifs cotés ainsi qu'une prime de la capitalisation par rapport au cours. «La SNI est devenue plus que jamais un simple holding de contrôle», est-il précisé.