Le travail des enfants continue de figurer parmi les problèmes les plus cruciaux de notre temps. Les risques qu'ils courent sur tous les plans sont énormes. Pourtant, l'engagement de notre pays en ce qui concerne la protection de l'enfance est sans conditions. Massif par ses dimensions, corrosif et fatal par ses conséquences, le travail des enfants est cruel à l'égard de ces créatures fragiles et constitue une insulte à la dignité de la personne humaine ainsi qu'un gaspillage de capital humain. Il est presque certainement la plus importante des sources et des formes de l'exploitation ou des abus commis aujourd'hui contre les enfants dans une grande partie du monde. Dans certaines villes du Royaume, notamment Fès, Marrakech, Tanger et certaines villes du sud, les enfants constituent une main d'œuvre à des prix dérisoires. Une aubaine pour les patrons sans scrupule. Privés comme ils sont de toute protection de quelque nature qu'elle soit, la vulnérabilité des enfants surtout dans le domaine de l'Artisanat, est évidente. L'artisanat marocain est mondialement réputé : cuirs, tapis, zellidjes, métaux ciselés, plâtres et bois sculptés. Mais cette réputation est acquise, dans la plupart des cas, au détriment du bien être d'un grand nombre d'enfants de la région, par leur exploitation et le travail dans des conditions, le moins que l'on puisse dire, sont inhumaines. Le cas de l'enfant de Fès, ayant perdu ses mains, dans un atelier de l'artisanat interpelle à plus d'un titre. Des représentants de la société civile marocaine et française, les autorités locales, la représentante de l'Unicef au Maroc ainsi qu'un large public d'enfants travaillant dans les ateliers de cuir, de cordonnerie, de céramique et de dinanderie, ont été au rendez-vous avec le raid humanitaire, organisé par l'association française «4L Trophy». Cette jeune association d'étudiants basée à Rennes, en collaboration avec l'Unicef-Maroc, au profit des enfants artisans de Fès. Côté officiel, les responsables sont apparemment conscients de la gravité du problème. La Secrétaire d'Etat chargée de la famille, de la solidarité et de l'action sociale, Mme Yasmina Baddou avait déclaré récemment qu'il est devenu intolérable de voir des enfants travailler en remplacement des adultes et à des salaires très bas dans des secteurs comme le textile et l'artisanat. Un enfant doit être scolarisé et non employé, avait-elle dit, appelant à l'application que la législation existante dans ce domaine. Elle avait fait savoir dans ce sens qu'un code de protection de l'enfant est en cours d'élaboration pour rassembler en un seul texte toutes les lois relatives au sujet, qu'il faudra compléter et harmoniser avec les conventions internationales. Cependant une lenteur se fait sentir au niveau de la concrétisation des décisions et des stratégies élaborées dans le domaine de l'Enfance. Cependant, l'insistance de SM le Roi en personne à chaque occasion pour s'occuper davantage des enfants et l'implication directe et effective de SAR la Princesse Lalla Meriem dans le domaine de la protection de l'enfance témoignent de la place qu'occupe l'enfance dans notre pays. La position du Maroc et ses engagements en matière de protection de l'enfance ne sont plus à démontrer. Au mois de mai 2002, SAR la princesse Lalla Meryem qui s'exprimait lors d'une table ronde organisée au siège de l'ONU sur la réaffirmation des engagements pris et actions avenir en faveur des enfants avait mis l'accent sur la dégradation de la situation de l'enfance. Elle a évoqué en outre le cas des enfants victimes des conflits armés et des conséquences néfastes qui en découlent, au niveau de l'intégrité physique et de l'état psychologique de ces enfants au moment où ils subissent l'embargo et l'émigration forcée.