La 22ème édition se tiendra du 20 au 22 juin Le 22ème Festival Gnaoua et musiques du monde d'Essaouira, qui se tiendra du 20 au 22 juin sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, s'ouvrira en rythmes afro-cubains de rumba. Des airs qui souffleront sur la scène Moulay Hassan le temps d'une résidence artistique qui rassemblera, selon l'association Yerma Gnaoua, initiatrice du festival, deux grandes figures imposantes. Le plein de fusions Il s'agit du représentant du renouvellement de l'art gnaoui, Maâlem Hassan Boussou, et du génie des sonorités cubaines et de la tradition havanaise, Adonis Panter Calderón, qui se produira avec sa formation Osain del Monte. A lui seul, Hassan Boussou, fils de maâlem H'mida Boussou, a, comme le rappellent les initiateurs, été éduqué selon les préceptes de la tradition gnaouie. Le répertoire traditionnel reste sa principale source d'inspiration tout en s'enrichissant de la présence de musiciens qui apportent des sonorités créant une fusion de styles et de cultures musicales différentes. Quant à la prestigieuse formation Osain del Monte, elle a été créée en 2012 par Adonis Panter Calderón, véritable prodige de la percussion afro-cubaine. Le groupe réunit la jeune génération montante de chanteurs, danseurs et percussionnistes de la Havane, ambassadeurs des musiques issues de rites sacrés les plus «afro» de la tradition cubaine: santeria, pablo, abacua, iyesa, rumba, columbia…. Sur la même scène, Maâlem Omar Hayat et Moh ! Kouyaté relayeront, de leur côté, leur art tour à tour avant de se produire ensemble le temps d'une fusion maroco-guinéenne. Pour leur part, les Maâlems Abdelkebir et Hicham Merchane ainsi que le Maâlem Said Boulhimas et Guest sont attendus sur les mêmes lieux. Des rythmes de par le monde Au-delà de cette ouverture grandiose, la parade d'ouverture demeure un événement incontournable pour marquer l'ouverture du festival. Une manière de mieux associer les habitants de la ville aux festivités. A l'autre bout de la cité des alizés, les Issaoua d'Essaouira feront vibrer Dar Souiri qui abritera également une «Lila Rbatia» avec Maâlems Fathellah Chaouki, Rachid Ladhass, Mahjoub El Gouchi et Abderrazak Moustaqim. Le lendemain, la scène Moulay Hassan retentira aux rythmes du collectif Tinariwen. «Bien plus qu'un groupe classique, Tinariwen est devenu un véritable mouvement culturel, originaire de l'Adrar des Ifoghas, un massif saharien situé entre le nord du Mali et le sud algérien», précisent les initiateurs à propos de ces artistes qualifiés de princes du désert. Après quoi, la même scène retentira aux voix d'or et de velours du grand Maâlem Hamid El Kasri et la chanteuse britannique d'origine tamoule (Inde), Susheela Raman, le temps d'une fusion inédite. Ils céderont par la suite la scène aux ambassadeurs du reggae, la formation jamaïcaine Third World qui, selon les initiateurs, fera vibrer le cœur de la ville. Hommage à Randy Weston Le même jour, le 22 juin, le site Dar Souiri témoignera de l'hommage qui sera rendu à la grande figure de jazz Randy Weston. «Cet hommage qui s'articulera autour de trois temps forts : une lila, une exposition et la projection d'un documentaire», annoncent les initiateurs. Selon leurs dires, Randy Weston est considéré comme un des derniers de toute une génération de légendes du panthéon du jazz. Cet African soul pianiste de renom qui a, selon la même source, été sacré «Docteur de musique» par de nombreuses institutions culturelles et conservatoires de jazz s'est toujours intéressé aux musiques populaires et aux musiques d'Afrique. Randy Weston a pris pour refuge le Maroc où il s'est installé et tombé amoureux de la musique Gnaoua et développe une véritable complicité avec le Maâlem Abdellah El Gourd de Tanger. Randy Weston a sillonné tout le continent à la recherche de rythmes et de nouvelles couleurs mais le Maroc reste son coup de cœur, sa deuxième maison. Il s'est produit en 2016 au Festival Gnaoua et Musiques du monde d'Essaouira. Après 92 années de splendeur musicale, le grand Randy s'est éteint paisiblement le 1er septembre 2018. «Aujourd'hui, le Festival honore la mémoire de cet amoureux inconditionnel des musiques africaines et pionnier de la fusion gnaoua-jazz», enchaînent les organisateurs. Outre ces festivités, cette manifestation grandiose, organisée dans plusieurs sites de la ville avec la participation d'autres artistes, est, pour rappel, marquée par l'organisation du Forum des droits de l'Homme. Cet événement, initié en partenariat avec le Conseil national des droits de l'Homme, TV5 Monde et l'Université Mohammed V de Rabat, est consacré cette année à «La force de la culture contre la culture de la violence».