Le quartier El Quaria à Salé est une cité-dortoir marquée par tous les maux sociaux, l'anarchie, la délinquance, la malpropreté et le surpeuplement. Reportage. Constructions anarchiques, malpropreté, rues sinueuses jonchées d'ordures, bidonvilles, marchands ambulants, agressions, vols, délinquance. Telles sont les caractéristiques du quartier El Quaria à Salé, situé sur la route de Meknès, juste derrière Makro, ce grand quartier populaire et populeux est la capitale de tous les maux sociaux et de la misère. Une cité-dortoir marquée par toutes les contradictions. On ne comprend pas s'il s'agit de la ville, du monde rural ou de bidonville. En réalité, c'est le tout à la fois. Dès l'entrée du quartier, « Bab El Quaria », une petite route complètement grêlée de nids-de-poule, les chaussées dénuées, à peine carrossables ces derniers temps, traverse un ensemble d'habitations qui ne répondent à aucun plan de construction. Tout au long de cette route, et dans les rues et les ruelles adjacentes, les ordures ménagères et les sacs noirs en plastique et du crottin des bêtes, ânes, mulets et chevaux, ornent le paysage par excellence. Du secteur I à Hay El Farah, Hay Ennahda, Hay El Baraka jusqu'aux secteurs 7 et 8 au douar Jbala en passant par les autres secteurs, le spectacle est hallucinant. Le soir, la circulation se bloque complètement au niveau du marché et dans les parages de la station des taxis. Les marchands ambulants, notamment les vendeurs de légumes et des produits de contrebande, alignent leurs charrettes et étalent sur les principales artères du secteur I et du Hay El Baraka. Même les piétons trouvent du mal à se frayer un chemin dans la foule, entre les bêtes tirant les charrettes des marchands ambulants, les motocyclistes et les automobilistes qui sont obligés de traverser la zone afin d'entrer chez eux. De 16 heures jusqu'à minuit, les lieux en question se transforment en un boucan d'enfer provoquant un grand dérangement pour les habitants dans ces endroits. Dans ce monde anarchique, les moments de calme constituent une exception. Les habitants se sont habitués à cette atmosphère marquée toujours par le bruit. Pendant le jour, les élèves qui suivent leurs cours dans les écoles primaires du quartier ne peuvent plus se concentrer en classe, a fait remarquer un instituteur qui travaille dans le quartier. Le matin, les employés qui doivent rejoindre leur travail à Rabat, sont appelés de faire la queue à la station des taxis, des fois plus de deux heures. Ils n'ont pas le choix. Les bus, en ce moment, sont surchargés et ne s'arrêtent plus aux arrêts obligatoires sur leurs lignes. Les paramètres de pauvreté, l'oisiveté, le surpeuplement, l'insalubrité et l'analphabétisme qui caractérisent cette misérable localité ont favorisé la présence des agresseurs et installé la prostitution. Douar Jbala constitue le refuge des malfrats et des gangsters qui sèment la peur au sein de la population à la nuit tombée. Il faut dire que le fait d'habiter à Salé et travailler à Rabat, pouvoir d'achat obligeant, a un prix cher. Dur, dur de vivre et élever ses enfants dans cette atmosphère.