Le secteur emploie plus de 2,3 millions de personnes Une stratégie de développement du secteur de l'artisanat 2021-2030 est dans le pipe. Dix ans après le lancement de la vision 2015, le ministère du tourisme, du transport aérien, de l'artisanat et de l'économie sociale se prépare à formuler une stratégie du secteur de l'artisanat et un contrat programme en associant les principales parties prenantes. Dans ce sens, la tutelle vient de lancer un appel d'offres visant la réalisation d'une étude pour l'élaboration d'une stratégie de développement du secteur de l'artisanat pour la période 2021-2030. L'objectif étant de réaliser un diagnostic stratégique du secteur et la mise en place d'une stratégie du secteur accompagnée d'un programme d'actions dans un délai d'environ 11 mois. L'artisanat c'est 20% de la population active Tapis, lampes en fer forgé, secrétaires en bois, argent et pierreries, djellabas, zellige, plâtre sculpté, chaussures artisanales… outre son caractère authentique le secteur de l'artisanat regorge d'un potentiel grandissant sur le plan économique. Le secteur a également une dimension sociale de par la nature même de la population qui en relève. Il emploie plus de 2,3 millions d'artisans et d'artisanes, soit 20% de la population active. Selon le ministère, 400.000 artisan(e)s appartiennent à ce qu'on appelle l'artisanat à fort contenu concurrentiel (FCC) et 800.000 sont dans l'artisanat de production utilitaire. Quant à l'artisanat de service, il comprend 1,1 million de cette population active. Durant la décennie précédente, le secteur a bénéficié d'une stratégie nationale de développement «vision 2015» dont le contrat programme a été signé le 20 février 2007. Pour son élaboration, cette stratégie s'est appuyée sur une étude faisant la distinction entre deux composantes du sous-secteur d'artisanat d'art et de production (l'artisanat à fort contenu culturel et l'artisanat de production utilitaire). A en croire la tutelle, plus de 10 ans après l'application de la vision 2015, il en ressort un chiffre d'affaires visé réalisé de 94%, une valeur cible majorée d'à peu près 6,9 milliards de dirhams et un effectif de PME atteignant 900 unités. Le ministère évoque la réalisation des chantiers couvrant l'appui à la production et la commercialisation, la qualité et la normalisation, la promotion, la formation, ou encore l'hygiène et la sécurité avec quelques ratés pour certains chantiers non aboutis. Une nouvelle stratégie s'impose «Avec l'achèvement de la vision 2015, une nouvelle étape commence, celle de la mise en place d'une nouvelle stratégie pour le secteur de l'artisanat. Les réalisations et les acquis dans le domaine de l'artisanat à fort contenu culturel à travers l'ancienne vision ont alimenté la réflexion au sein du ministère, aboutissant ainsi à la nécessité de consacrer la nouvelle stratégie à toutes les composantes du secteur de l'artisanat, à savoir l'artisanat de production (y compris le FCC) et l'artisanat de service», précise le ministère du tourisme, du transport aérien, de l'artisanat et de l'économie sociale. Dans sa liste des charges, l'étude en question balisera le terrain pour la nouvelle stratégie et devra valoriser les acteurs, les activités et les produits/services du secteur ainsi que les savoir-faire nationaux et locaux. Elle s'attachera a l'amélioration du cadre institutionnel, organisationnel et réglementaire du secteur, notamment à travers l'adoption de solutions inclusives et durables. Dans le même sens, les dimensions «richesse culturelle et immatérielle», «régionalisation», «genre» et «durabilité» ont leur place dans cette stratégie. De même, l'étude sera amenée à prendre aussi en compte la nécessité de favoriser l'emploi, l'employabilité et l'entrepreneuriat dans le secteur. Dans cette perspective, l'élaboration d'un contrat programme de la nouvelle stratégie de développement du secteur de l'artisanat à l'horizon 2030 sera également de mise.