La Chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca a baissé le rideau, vendredi dernier, sur l'affaire de «la cellule dormante d'Al Qaïda» en condamnant les trois Saoudiens à 10 ans de réclusion, les trois femmes, les deux commerçants et le policier à des peines allant de 4 mois à un an de prison ferme et en acquittant le dixième mis en cause. Vingt et une heures du vendredi 21 février. Le hall de la cour d'appel de Casablanca était pris d'assaut par les familles des suspects impliqués dans l'affaire de «la cellule dormante d'Al Qaïda», les représentants des médias nationaux et internationaux, les forces de l'ordre et les curieux qui ne ratent pas les épisodes de ce procès depuis son départ. Tout le monde attendait le verdict. La Cour, présidée par Me Lahcen Tolfi, est déjà en délibération depuis treize heures. La phrase «a requis la peine maximale contre tous les mis en cause» résonne encore entre les murs de la salle d'audience n°7. Tout le monde prévoit une peine qui peut aller jusqu'à la mort et qui ne peut être au-dessous de la perpétuité en cas de circonstances atténuantes au moins contre les trois Saoudiens. Les secondes étaient lourdes en attendant la sentence. Et elles deviennent très lourdes quand la Cour fait son apparition à la salle d'audience vers vingt et une heures. Les trois Saoudiens, Jaber Awade Al Assiri, Zouhaïr Hilal Mohamed Tabiti et Abdellah Mseffer Al Ghamidi, les deux épouses marocaines des deux premiers Saoudiens, respectivement Naïma Haroune et Bahija Haïdour, la sœur de cette dernière, Houria, le commerçant de Rabat Mohamed Nadiri, son frère Hicham, le commerçant de Casablanca, Mohamed Mafamane et le policier de l'aéroport Mohamed V, Abdellah Âbide étaient déjà au banc des accusés. Quand le président de la Cour les appelle à la barre, les cœurs battent la chamade. Un moment inoubliable puisque le silence règne dans les quatre coins de la salle. Et le président a ouvert le dossier pour commencer à rendre le verdict. La Cour n'a pas retenu contre les trois Saoudiens les poursuites de tentative d'homicide volontaire et du sabotage par des explosions d'un café de la place Jemaâ El Fna à Marrakech et des supposés actes terroristes contre des navires américains et britanniques transitant par le Détroit de Gibraltar. Elle a jugé les 3 Saoudiens coupables pour constitution d'une association de malfaiteurs et séjour illégal en ajoutant la poursuite de falsification d'un document officiel à Jaber Awade Al Assiri qui a changé la photo d'identité de sa femme Saoudienne par celle de la Marocaine et elle les a condamnés à dix ans de réclusion criminelle. La Cour a jugé, également, coupables pour usage d'un faux document, non dénonciation et destruction de preuves et rejetant l'accusation de débauche, Naïma Haroune, bahija et Houria haydour et les a condamnées à six mois de prison ferme assortie d'une amende de 500 dh. Par ailleurs, la Cour a jugé les deux commerçants et le policier accusés respectivement pour complicité à la constitution d'une association de malfaiteurs et corruption en condamnant les premiers à un an de prison ferme et le dernier à 4 mois de prison ferme assortie d'une amende de 500 dh. En fin de son verdict, la Cour a acquitté le frère de l'un des deux commerçants, à savoir Hicham Nadiri. «Ce sont des verdicts plus ou moins cléments contrairement à ce que nous avons prévu, mais pour nous les mis en cause sont innocents et devraient être acquittés et nous allons recourir à la Cour suprême…», affirme l'un des avocats de la défense des trois Saoudiens et leurs épouses. La joie et la surprise ont rendu les familles des condamnés bouche-bée, car personne ne prévoyait un verdict aussi clément.