La baisse du rideau sur le procès de «la cellule dormante d'Al Qaïda» est pour bientôt. Le représentant du ministère public a requis la peine maximale contre les dix mis en cause dont trois Saoudiens et trois femmes marocaines. Dernière ligne droite dans le procès de «la cellule dormante d'Al Qaïda», dont le verdict ne risque pas de tarder. La Chambre criminelle près la cour d'appel de Casablanca a entendu, lors de l'audience du mardi 18 février, à un long réquisitoire qui a duré plus de deux heures. Mais au début de la séance, la défense a demandé au départ de l'audience un report de dix jours afin d'achever les procédés légaux du mariage entre les Saoudiens Zouhaïr Hilal et Jaber Aouad El Assiri et leurs femmes marocaines respectivement Bahija Haydour et Naïma Haroune. La Cour a rejeté cette requête et a donné le coup d'envoi au représentant du ministère public. Me Saoud Grine, représentant du parquet général, a entamé son réquisitoire en précisant que « personne ne conteste que l'objectif primordial de la Cour, du ministère public et de la défense est d'arriver au procès équitable qui est l'un des piliers de la démocratie». Le représentant du ministère public qui a classé les accusés en trois groupes dont le premier est poursuivi pour crimes et délits, le deuxième pour crimes et le dernier pour délits. Sans relater les faits, il a passé immédiatement à la citation des preuves qui, selon lui, constituent des éléments essentiels pour culpabiliser les accusés. A ce propos, le représentant du parquet général a affirmé que les mis en cause impliqués dans ce dossier ont reconnu devant les enquêteurs de la police judiciaire les charges retenues contre eux. «Ils ont parlé de la question de leur entraînement militaire à Kandahar, de leur séjour en Afghanistan, de l'incinération de la valise renfermant des explosifs, de leur séjour illégal au Maroc, de la falsification du passeport et d'autres documents, des transferts bancaires…» a-t-il expliqué avant de déduire qu'ils «constituent un réseau appartenant à Al Qaïda. Le représentant du parquet général a qualifié l'enquête policière de «fiable et minutieuse et répond aux exigencesde la procédure pénale…». La preuve, pour lui, est que le lieu de l'incinération de la valise a été photographié, les produits chimiques saisis ont été mis entre les mains du laboratoire national de la police judiciaire et que les signatures apposées sur les PV sont celles des mis en cause. Il a précisé par ailleurs que les témoins à décharge sont devenus des témoins à charge puisqu'ils ont soulevé surtout les questions de la valise incinérée, des rencontres des Saoudiens à Fnideq et de l'intention de Zouhaïr Hilal à voyager en Espagne et à acheter un zodiac. «Ces mis en cause avaient l'intention de menacer et de déstabiliser la sûreté de notre pays en tentant de saboter par des explosions un café de la place Jemaâ El Fna à Marrakech et mener des actes terroristes contre des navires américains et britanniques transitant par le Détroit de Gibraltar…», affirme Me Saoud Graïne avant de requérir de la Cour de juger les mis en cause coupables et des les condamner à la peine maximale prévue par les articles du code pénal dont 114 et 393 qui stipulent respectivement que «toute tentative de crime qui a été manifestée par un commencement d'exécution ou par des actes non équivoques tendant directement à le commettre, si elle n'a été suspendue ou si elle n'a manqué son effet que par des circonstances indépendantes de la volonté de son auteur, est d'assimilée au crime consommé et réprimé comme tel» et que «le meurtre commis avec préméditation ou guet-apens est qualifié assassinat et puni de mort». Après avoir donné le feu vert à la défense pour entamer ses plaidoiries, la Cour a reporté le procès à l'audience d'hier dans l'après-midi. Au début de la séance, la défense a demandé au départ de l'audience un report de dix jours afin d'achever les procédés légaux du mariage entre les Saoudiens Zouhaïr Hilal et Jaber Aouad El Assiri et leurs femmes marocaines respectivement Bahija Haydour et Naïma Haroune. La Cour a rejeté cette requête et a donné le coup d'envoi au représentant du ministère public.