Le procès des membres de «la cellule dormante d'Al-Qaïda» a été ajourné, une fois encore, au 26 décembre, après la décision de la Cour faisant état de la convocation de tous les témoins réclamés par la défense, y compris l'ambassadeur d'Arabie Saoudite au Maroc. Lundi 9 décembre 2002. La Chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca a un rendez-vous, ce jour, avec la deuxième audience de «la cellule dormante d'Al-Qaïda», soupçonnée d'avoir préparé des attentats dans le détroit de Gibraltar et au Maroc. Vers 8h, les deux grandes clôtures en treillis métalliques, qui donnent sur le grand parking de la Cour d'appel, viennent d'être ouvertes. Quelques membres de familles de quelques détenus sont déjà là. Seulement, des policiers en tenues et un agent de la Cour d'appel exécutent les instructions; ils les ont empêchés d'y entrer. Seuls les juges, les avocats, les fonctionnaires et les journalistes de la presse nationale et les correspondants de la presse étrangère ont pu entrer à cette heure sans difficulté. Il fallait attendre une demi heure pour leur permettre d'y mettre les pieds. C'est vers 9h33mn, que deux fourgons de la sûreté nationale conduisent les dix mis en cause impliqués dans cette affaire vers le sous-sol de l'édifice de la Cour d'appel escortés par trois fourgons des éléments de la compagnie d'intervention mobile (CMI) et des éléments de la sûreté de Hay Mohammadi-Aïn Sebaâ. A l'intérieur de la salle n°7, le président de la Cour, Mustapha Farès, ses quatre assesseurs, le représentant du ministère public et le greffier sont déjà à leur place en train d'examiner les dizaine de dossiers relatifs à des affaires de vol qualifié, de viol, d'atteinte à la pudeur, etc. La salle était archicomble au point que Me Mustapha Ramide a protesté contre un journaliste qui a occupé une place près des avocats. Ce n'est que vers 10h 30mn que les trois Saoudiens Zouheïr Hilal Mohamed Tabiti, Jaber Awade Al Assiri et Abdellah Mseffer Abide, ont été conduits à l'intérieur de la salle d'audience suivis du policier de l'aéroport Mohammed Abdellah Abide, le commerçant de Rabat et son frère, Mohamed et Hicham Nadir, le commerçant de Derb Omar à Casablanca, Mohamed Masmane et les trois femmes, Naïma Haroune, Bahija Haydour et sa sœur Houria, toutes en Tchadour noir. Le président de la Cour n'a pas perdu une seconde pour appeler les témoins convoqués lors de l'audience du 28 octobre. Seuls deux d'entre eux étaient là alors que les trois autres n ‘ont pas répondu favorablement à la convocation de la Cour. Cependant les quatre avocats Abdellah Ammari, qui soutient les frères Nadiri, Hicham et Mohamed, Mes Benhammou Moussaïf Abderrahim et Khalil El Idrissi, soutenant les trois Saoudiens et les épouses de deux d'entre eux, et Mustapha Ramide, qui soutient le commerçant Mohamed Masmane, ont réclamé une fois encore la convocation d'une dizaine de témoins dont l'ambassadeur de l'Arabie Saoudite au Maroc. Et le représentant du ministère public a requis le rejet de cette réclamation de la défense qu'il a qualifiée d' «-infondée juridiquement-». Mais la Cour a tranché sur les répliques et contre répliques entre la défense et le représentant du ministère en décidant la convocation de tous les témoins réclamés par la défense et le report du procès à l'audience du jeudi 26 décembre. «Cette décision de la Cour est un indice d'un premier pas vers le procès équitable à propos de ce dossier», déclare à ALM Me Mohamed Tarek, qui représente l'Association Marocaine des Droits de l'Homme en tant qu'observateur.