Malgré l'adoption du code ISPS, le port de Casablanca laisse encore passer des candidats à l'émigration clandestine. Le mécontentement est général chez les armateurs, seuls à payer les frais. Malgré les mesures prises dans le cadre de l'application du nouveau code ISPS, le port de Casablanca constitue toujours un terrain de choix pour l'émigration clandestine. Dès la nuit tombante des groupes importants de jeunes candidats au départ s'infiltrent dans le port, lequel est censé pourtant bénéficier de mesures draconiennes de sécurité. Le port de pêche et le bassin d'armement constituent un endroit de passage particulièrement utilisé pour gagner les navires accostés au quai. Confrontés au problème, beaucoup d'armateurs pensent que la situation va s'empirant. L'International maritime transport corporation (IMTC) a même adressé dans ce sens un courrier au ministre de l'Equipement et du Transport. Cette société privée marocaine a été victime de deux incidents liés à l'émigration clandestine. Le premier remonte au 19 août 2004. L'incident s'est produit sur le navire roro «Azzahra » qui assure la liaison Casablanca-Gênes. Ce sont 24 candidats à l'émigration clandestine qui ont été découverts avant l'arrivée du navire à destination. Les autorités françaises ont contraint le navire à débarquer les clandestins au port de Nador. Plus récemment, le navire MV «Saâd» a connu le même calvaire. Le capitaine de ce bateau qui a quitté Casablanca le 20 fèvrier dernier à destination de Gênes a découvert un clandestin à bord. Pour le débarquer, le navire a été obligé de dérouter sur le port de Nador, avec tous les frais engendrés, notamment en combustibles et en temps. Outre l'aspect humain, infiniment dramatique, l'émigration clandestine occasionne d'énormes préjudices économiques aux transporteurs maritimes, obligés à chaque fois que des voyageurs indésirables sont découverts à bord, de faire dilligence pour les débarquer dans des ports marocains. Les armateurs qui souhaitent une implication directe du ministère concerné, craignent que ce phénomène ne cause un préjudice durable à la réputation des ports marocains. Les perturbations commerciales et les retards répétitifs ne sont pas, en effet, un meilleur gage de concurrence.