Il s'agit d'une Conférence ministérielle africaine sur l'appui de l'UA au processus onusien Le regards vont se tourner ce lundi vers Marrakech. En effet, la ville ocre va accueillir en ce début de semaine la Conférence ministérielle africaine sur l'appui de l'Union africaine au processus politique des Nations Unies sur le différend régional au sujet du Sahara marocain. Selon le ministère des affaires étrangères et de la coopération internationale (MAECI), cette conférence connaît la participation d'une quarantaine de pays africains, en provenance des cinq sous-régions du continent. Pour les responsables, l'événement vise à exprimer le soutien à la Decision Assembly/AU/Dec.693 (XXXI), adoptée lors du 31ème Sommet de l'UA, tenu les 1er et 2 juillet 2018 à Nouakchott (Mauritanie). Pour rappel, il s'agit d'une décision réaffirmant l'exclusivité des Nations Unies dans l'examen du différend régional au sujet du Sahara marocain. L'accueil de cette manifestation par le Royaume du Maroc n'est pas fortuit. Dans ce sens, la tenue de cette conférence s'inscrit dans la vision sage et éclairée des Etats africains en vue du renforcement de l'unité du continent et du rejet de toute tentative de le dévier de ses priorités urgentes en matière de développement humain durable, d'intégration régionale et de prospérité de ses citoyens. La participation d'un grand nombre de pays africains à cet événement peut ainsi être interprétée comme un message clair adressé aux séparatistes et à leurs soutiens sur le continent de plus en plus isolés. C'est le cas notamment pour l'Afrique du Sud qui multiplie des positions et des initiatives pour le moins hostiles vis-à-vis du Maroc. Pretoria avait décidé d'organiser une rencontre de soutien aux séparatistes ce lundi. C'est d'ailleurs pour cette raison que la réunion de Marrakech est fortement symbolique. A un moment où une bonne partie des pays africains appuie le processus onusien, d'autres, nettement moins nombreux, espèrent par leurs agissements empiéter sur le rôle de l'Organisation des Nations Unies (ONU), son secrétaire général ainsi que son envoyé personnel pour le Sahara. A noter que ces développements arrivent alors que la table ronde Genève II vient d'être clôturée. Organisé sous la houlette de l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara marocain, Horst Köhler, l'événement avait réuni les parties concernées. A la fin de cette deuxième table ronde, Köhler avait exprimé son intention d'organiser une troisième table ronde selon le même format. Dans un communiqué lu devant la presse, M. Köhler a rappelé qu'à son invitation, des délégations du Maroc, de l'Algérie, du polisario et de la Mauritanie ont pris part à une seconde table ronde, les 21 et 22 mars près de Genève, conformément à la résolution 2440 du Conseil de sécurité. Les délégations, a affirmé M. Köhler, ont salué le nouvel élan impulsé par la première table ronde en décembre de l'année dernière, et se sont engagées à continuer à adhérer au processus de manière sérieuse et respectueuse. Les délégations, a-t-il ajouté, ont convenu de la nécessité de renforcer davantage la confiance (voir encadré). Vers Genève III L'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara marocain, Horst Köhler, a exprimé, vendredi dernier, son intention d'organiser une troisième table ronde selon le même format. Dans un communiqué qu'il a lu devant la presse, M. Köhler a affirmé que les délégations «se sont engagées courtoisement et ouvertement et dans une atmosphère de respect mutuel». M. Köhler a indiqué que les délégations ont eu des discussions approfondies sur les moyens à même de parvenir à une solution politique mutuellement acceptable à la question du Sahara, «une solution réaliste, pragmatique, durable, basée sur le compromis, juste et viable», conformément aux dispositions de la dernière résolution 2440 du Conseil de sécurité. A cet égard, «elles ont convenu de poursuivre les discussions afin d'identifier des éléments de convergence», a-t-il affirmé, ajoutant qu'il y a eu «consensus qu'une solution à la question du Sahara bénéficiera à l'ensemble du Maghreb». Les délégations, a-t-il relevé, reconnaissent que la région a une responsabilité particulière pour contribuer à parvenir à une solution, avant de conclure qu'elles «ont accueilli favorablement l'intention de l'envoyé personnel de les inviter de nouveau à une rencontre selon le même format».