Deux organismes seront créés pour la lutte contre la migration illégale. Il s'agit d'une Direction de la migration et de la surveillance des frontières et un Observatoire de la migration. Depuis quelque temps, le phénomène de la migration illégale a commencé à prendre une proportion dangereuse qui interpelle et le Maroc et l'ensemble des Etats riverains de la Méditerranée. De véritables réseaux de trafic de la chair humaine se sont développés dans la région, d'où la nécessité de la conjugaison de tous les efforts pour mettre un terme à ce fléau mortel. Dans cette optique, un nouveau dispositif juridique a été adopté au niveau du Parlement. Dans la perspective de donner une substance réelle à cette nouvelle réglementation, SM le Roi a présidé, lundi au Palais Royal à Rabat, une séance de travail consacrée à la question de la migration et de la surveillance des frontières. A l'issue de cette réunion, SM le Roi a donné ses Hautes directives pour que la lutte contre les réseaux de trafic des êtres humains soit appréhendée comme une priorité dans l'action du gouvernement. Dans ce cadre, des directives royales ont été données pour la création de deux institutions de haut niveau rattachées au ministère de l'Intérieur : une Direction de la migration et de la surveillance des frontières dont la mission principale est la mise en œuvre opérationnelle de la stratégie nationale en matière de lutte contre les réseaux de trafic des êtres humains et la surveillance des frontières, et un Observatoire de la migration, dont la mission principale portera sur l'élaboration de la stratégie nationale dans le domaine de la migration. L'action de la Direction sera assurée par une Brigade nationale de recherche et d'investigation chargée de la lutte contre la migration illégale et qui aura notamment pour compétence l'instruction des dossiers ayant trait au trafic des êtres humains sur tout le territoire national, sept Délégations provinciales et préfectorales (Tanger, Tétouan, Al Hoceïma, Nador, Larache, Oujda et Laâyoune) et des comités locaux dans les autres provinces et préfectures rattachés aux walis et gouverneurs, chargés de la collecte et de la transmission des données relatives à la migration à la Direction de la migration. En revanche, l'Observatoire se chargera, entre autres, de centraliser les informations liées à la migration, mettre à jour une base de données des statistiques au niveau national relative à la migration, et proposer aux pouvoirs publics des mesures concrètes dans le domaine de la migration. L'Observatoire de la migration sera composé de représentants de tous les départements concernés par la question migratoire (ministère de l'Intérieur, Affaires étrangères, Finances, Justice, Emploi, FAR, Marine Royale, Gendarmerie Royale, Douanes, Direction générale de la Sûreté nationale, Forces Auxiliaires). Aussi, en vue de l'application effective de cette nouvelle stratégie, le Souverain a donné ses Hautes instructions pour mettre à la disposition des unités opérationnelles les moyens humains et matériels appropriés, pour leur permettre d'accomplir leurs missions d'investigation, de surveillance, de détection, de coordination et d'intervention, dans les meilleures conditions.