Alors que l'USFP appartient à l'internationale socialiste, le PJD ne cache pas son adhésion à la mouvance islamiste internationale. Une manière pour l'un et l'autre de se situer par rapport à la mondialisation de l'appartenance politique. Le débat politique entre l'Union socialiste des forces populaires et le Parti de la justice et du développement est à l'ordre du jour. L'émission «Mounadarate», présentée par l'universitaire Noureddine Afaya qui devrait réunir, hier soir, Mohamed Guessous , membre du Bureau politique de l'USFP, et Saâd Eddine outhmani, secrétaire général-adjoint du PJD, pourrait constituer un prélude à une nouvelle confrontation d'idées entre deux projets de sociétés distincts. Outre son aspect conjoncturel, l'intérêt de ce débat concerne également la nature et le profil des invités. Les deux personnes, en effet, appartiennent à des domaines d'investigations qui se complètent. Alors que Mohamed Guessous est sociologue et ayant soutenu une thèse qui s'inscrit dans le cadre de la psychologie sociale, Saâd Eddine Outhmani est psychologue. Mais, outre cet aspect, ce sont les idées que véhiculent leurs partis qui intéressent l'opinion publique. Créée en 1959, l'USFP se proclame du Mouvement national et de la mouvance socio-démocrate, telle qu'elle est connue dans le cadre de l'Internationale socialiste. Sa trilogie théorique repose sur trois piliers, conçus dans une interdépendance dialectique contenant le socialisme, la libération et la démocratie. En revanche, le PJD est nouvellement créé. Sa date de naissance est établie officiellement en 1998, suite à une double fusion. La première concerne le Mouvement de l'unité et de la réforme (attawhid wal islah), issu du courant islamiste « réforme et renouveau » ( islah Wa attajdid), et la Ligue de l'avenir islamique (Rabitat Al moustaqbal al islami). Le PJD est né d'un mariage entre ce produit islamiste et le Mouvement populaire démocratique constitutionnel, créé en 1966 suite à une scission avec le Mouvement populaire. La trilogie théorique du PJD concerne l'authenticité, la justice et le développement, mais accorde plus d'intérêt à l'aspect dit « authentique». Cela dit, sur le terrain, et à l'exception de leur adhésion à l'action politique légale et hormis leur appartenance au mouvement de solidarité avec les peuples de Palestine et d'Irak, l'USFP et le PJD ne cohabitent jamais sous un même toit. Alors que le premier parti se proclame du socialisme international et défend la modernisation et la réforme du régime politique pour le second, l'essentiel est de sauvegarder les valeurs traditionnelles du pays. Mais le point nodal concerne la confrontation entre les deux formations et porte sur le statut de la femme et l'interprétation de l'Islam à propos de certains points relatifs à cette question.