Le procès de «La cellule dormante d'Al Qaïda» reprendra le 18 février. Ce dossier nous confirme au moins une chose : des Moujahidines étaient parmi nous et le risque intégriste était bien réel. Quand les trois Saoudiens, impliqués dans le procès de «la cellule dormante d'Al Qaïda », ont été auditionnés par la Chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca, les doutes qu'ils ne soient pas membres d'Al Qaïda ont commencé à se dissiper. Le Saoudien Zouhaïr tabiti a déclaré à la Cour avoir passé des mois à Kandahar et à Kaboul, en Afghanistan. Sa première femme marocaine, Rajaà Benmoujane, y a laissé sa peau sous les bombardements américains d'après le 11 septembre. Il a fait la connaissance de cette dernière par l'intermidiaire de son beau-frère, marocain en Afghanistan, Saïd Boujaydia, detenu à Guatanamu. Il n'a pas nié avoir l'intention, depuis son émigration de l'Arabie saoudite où il a été formé militairement vers l'Afghanistan via la Syrie et le Pakistan, de s'engager dans le“Jihad“. Zouhaïr Tabiti a affirmé à la Cour avoir rencontré Oussama Ben Laden et avoir prêté serment à un Yaménite, un certain Azzam. «C'est notre “Amir“ (Prince) auquel nous devons obtempérer sans discussion…», déclare-t-il à la Cour sans la moindre hésitation. Il a précisé à la Cour qu'il connaît le Marocain détenu en Guatanamu, Abdellah Tabarak. «Mais je ne sais pas s'il est garde du corps de Oussama Ben Laden ou pas». Quant au deuxième Saoudien impliqué dans ce dossier, Hilal El Assiri, il a avoué être prêcheur et Imam dans une mosquée en Afghanistan. Il a nié avoir suivi une formation militaire ni en Arabie Saoudite ni en Afghanistan et il a reconnu avoir connu des Marocains en Afghanistan dont Abou Al Abbès et M'hamed El Boukhari, entre autres. Hilal Al Assiri, le plus ancien des trois Saoudiens a avoir séjourné au Maroc et qui est marié à la Marocaine Naïma Haroune, impliquée dans cette affaire, a affirmé à la Cour avoir emmené sa femme pour passer une certaine période en Afghanistan. Elle y a passé trois mois avant de retourner à sa mère patrie, une fois le feu vert a été donné aux bombardements américains contre le régime des Talibans. Le troisième Saoudien, Abdellah Al Ghamidi, quant à lui, il a avoué avoir suivi une formation militaire au camp d'Al Farouk à Kandahar, en Afghanistan. «J'ai appris l'utilisation des armes au camp Al Farouk avant d'être expédié au front pour la guerre…», précise-t-il à la Cour. Ce dernier a profité des comptes bancaires de quelques commerçants marocains pour effectuer des transferts de fonds louches en sa faveur. Certes, les Saoudiens impliqués dans cette affaire nient être des membres d'Al Qaïda, tandis que leurs deux femmes marocaines nient avoir la moindre connaissance des intentions de leurs maris, bien que l'épouse de Zouhaïr avoue avoir su que son mari est un “Moujahid“. Aussi, les deux commerçants marocains, Mohamed Mafamane et Mohamed Nadiri, et le frère de ce dernier, Hicham, affirment n'avoir aucune idée sur les intentions des trois Saoudiens ou s'ils sont membres d'Al Qaïda. Mais ce qui est vrai c'est que des personnes ayant l'intention du Jihad en Afghanistan étaient parmi nous.