La Chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca entamera, demain mardi, l'interrogatoire des mis en cause impliqués dans l'affaire de la « cellule dormante d'Al Qaïda ». Bien que les trois Saoudiens, Zouhair Hilal Mohamed Tabiti, Hilal Jaber Awade El Assiri et Abdellah Msafer El Ghamidi, et les épouses des deux premiers, respectivement Bahija Haydour et Naïma Haroune, impliqués dans l'affaire de « la cellule dormante d'Al Qaïda » observent, depuis lundi 27 janvier, une grève de la faim, ils semblaient en bonne santé lors de l'audience de l'après-midi du jeudi dernier. Cependant, lors de l'audience du lendemain matin, Naïma Haroune s'est effondrée et la séance a été levée par le président de la Cour pour reprendre une heure plus tard. En effet, les audiences de l'après-midi du jeudi et du vendredi matin ont été marquées par la poursuite de la présentation des requêtes pour vice de forme par le collectif de la défense. Ce collectif a évoqué, une fois encore, les irrégularités qui ont entaché, selon lui, les investigations policières et les différentes phases de l'instruction. Il a soulevé, par ailleurs, la question de l'absence du flagrant-délit et de pièces justificatives impliquant les détenus dans cette affaire, le dépassement de la durée de la garde-à-vue. Le but était d'affirmer que le code de la procédure pénale et les droits de l'Homme, ainsi que ceux de la défense, ont été bafoués sans répit et réclamer, par conséquent, l'annulation des procès-verbaux et la levée de la détention des mis en cause. Le représentant du ministère public, auquel la Cour a consacré la séance de l'après-midi du vendredi, a étalé ses preuves pour prouver que toute la procédure a été suivie avec légalité et légitimité et sans la moindre violation et réclamer le rejet de toutes les requêtes présentées par la défense. Cette dernière n'est pas restée les mains croisées. Elle a pris une fois encore la parole pour répliquer aux accusations du représentant du ministère public. Après quoi, la Cour a tranché en décidant la jonction des requêtes présentées par la défense au fond de l'affaire, la présentation lors de la prochaine audience des objets saisis et consignés dans le procès-verbal et le report du procès au mardi 4 février pour l'audition des mis en cause. Par ailleurs, les familles et proches des mis en cause impliqués dans cette affaire ont organisé une conférence de presse, samedi matin, à la résidence de l'un des avocats des trois Saoudiens et leurs épouses, Taoufik Moussaïf. Pas plus de trois organes de la presse nationale y ont assisté et quatre chaînes de télévision internationales : MBC, Al Manar, Al Jazira et Euronews. En effet Abdelmajid El Gareh, beau-frère de la famille Haydour, Fatima Haydour, sa sœur Fatiha, leur mère Mbarka Britel et Kaltoum Haroune, sa sœur Rachida et leur mère, Rahma Zamrani, ont expliqué, tour à tour, que la relation entretenue entre leurs familles et les Saoudiens, surtout avec les époux de leurs filles, est familiale, ordinaire et normale. Selon les familles, elles ont incité et encouragé Zouhaïr et Bahija, mariés en avril 2002, à se rendre à des villes du Nord sans arrière-pensée. Elles ont précisé, également, que le Saoudien Zouhaïr disposait d'une valise et qu'il a interdit son épouse de la toucher parce qu' « elle renferme des objets concernant El Jihad », lui dit-il. Son épouse, ajoute la famille, avait cru qu'elle renfermait des cassettes parlant du Jihad. Seulement, quand ils ont été arrêtés, la valise a été brûlée par la tante de Bahija, à savoir Houriya. La famille a soulevé les problèmes qui ont envenimé la relation des Saoudiens avec l'un des avocats de la défense et les lettres qu'elle a adressées aux différents départements pour réclamer enfin une justice équitable.