Elle affirme que les plaignants lui ont prêté des sommes d'argent contre des reconnaissances de dette. N'ayant pas le moindre sou, elle les a sollicités d'attendre quelques mois. Seulement, ils ont fini par porter plainte contre elle. Dès qu'elle se tient au box des accusés, cette jeune femme, âgée de trente-et-un ans, se disculpe. Elle rejette catégoriquement l'accusation d'escroquerie que lui attribue le procureur du Roi près le tribunal de première instance de Casablanca. A l'instar de la majorité des escrocs, elle affirme être l'objet d'un coup monté par les plaignants. Pourquoi ? Elle précise, lors de son interrogatoire par le juge de la chambre correctionnelle près le tribunal de première instance, que les plaignants lui ont prêté des sommes d'argent contre des reconnaissances de dette. N'ayant pas le moindre sou, elle les a sollicités d'attendre quelques mois. Seulement, ils ont fini par porter plainte contre elle l'accusant d'escroquerie. Toutefois, ses victimes qui sont au nombre de huit et qui se sont succédé à la barre ont prêté serment pour confirmer, devant le tribunal, qu'elles ont été filoutées par la mise en cause. L'une d'elles, un jeune homme de vingt-huit ans, a précisé au tribunal qu'il lui a remis une somme de dix-mille dirhams, en tant qu'acompte, afin de le recruter dans un établissement public. Sa mère qui épargnait cette somme n'a pas hésité à la lui donner pour l'aider à avoir de quoi gagner dignement sa vie. D'autres ont expliqué au tribunal qu'elles ont versé des sommes allant de dix à trente mille dirhams contre des promesses de contrats de travail dans un pays du Golfe ou l'obtention d'un visa Schengen. Une fois l'argent en poche elle ne donnait plus signe de vie. Jugée coupable, la femme escroc a été condamnée à deux ans de prison ferme assortie d'une amende de deux mille dirhams.