À chaque fois qu'il se tient devant le tribunal, il se disculpe. Il a toujours rejeté le fait qu'on le qualifie d'escroc et nie l'accusation d'avoir tombé des victimes dans ses filets pour gagner facilement de l'argent. À chaque fois qu'il se tient devant le tribunal, il se disculpe. Il a toujours rejeté le fait qu'on le qualifie d'escroc et nie l'accusation d'avoir tombé des victimes dans ses filets pour gagner facilement de l'argent. En fait, à trois reprises, il a purgé des peines d'emprisonnement pour escroquerie et usurpation de fonction. La première fois, c'était il y a six ans, il était à son vingt-huitième printemps, il a passé huit mois à la prison d'Oukacha, à Casablanca, pour ces mêmes motifs. La deuxième fois, il a été condamné à douze mois. La troisième fois, il a passé dix-huit mois derrière les barreaux. Et malgré cela, il n'a jamais pensé à renoncer à son désir de filouter de nouvelles victimes. Juste après sa libération, la dernière fois, il a repris ses habitudes de déplumer de nouvelles proies en leur vendant des promesses et des rêves irréalisables. «C'est un coup monté, M. le Président !», a-t-il répondu au tribunal quand il s'est présenté, mercredi dernier, devant la Chambre correctionnelle près le tribunal de première instance de Casablanca. De quel coup parle-t-il ? Et qui l'a monté ?, lui a demandé le magistrat qui examine son dossier. «Mais, je n'ai jamais rencontré ses plaignants et je ne leur ai jamais signé de reconnaissance de dette», a-t-il précisé. Mais, le magistrat ne l'a pas cru. Surtout que son casier judiciaire n'est plus vierge depuis déjà six ans. En plus, ses victimes dont six ont répondu à la convocation du tribunal ont confirmé l'avoir rencontré dans un café du centre ville à Casablanca. À chacun, il a promis un emploi dans un établissement public ou l'assistance à l'émigration vers l'Eldorado, sur la base d'un contrat de travail. Il a même promis à d'autres de régler les problèmes qu'ils ont rencontrés pour l'acquisition un agrément de petit taxi. Bref, c'était un «passe partout», qui règle tous les problèmes. Bien sûr contre une commission allant de vingt à cinquante mille dirhams. Seulement, il n'a jamais tenu promesse et la transaction ne va jamais plus loin, une fois qu'il empochait l'argent, il ne donnait plus signe de vie. Célibataire, âgé actuellement de trente-quatre ans, il a été jugé, pour la quatrième fois, coupable d'escroquerie et il a été condamné, cette fois-ci, à deux ans de prison ferme assorti d'une amende de cinq mille dirhams et la restitution des sommes soutirées aux victimes.