La démocratie n'exclut personne du moment que tout le monde accepte les règles de la démocratie. On n'est pas là en train de réinventer les préceptes de gouvernance mais une chose est certaine: il n'y a pas plus exigeant que la démocratie. La démocratie n'exclut personne du moment que tout le monde accepte les règles de la démocratie. On n'est pas là en train de réinventer les préceptes de gouvernance mais une chose est certaine: il n'y a pas plus exigeant que la démocratie. Du moment qu'on s'y conforme, on doit d'abord répondre positivement à ses exigences et devoirs avant d'en réclamer des fruits. C'est le dilemme dans lequel se trouvent les groupes minoritaires des anciennes organisations de l'extrême gauche marocaine. Au début des années soixante-dix, elles ont vu le jour dans la clandestinité et leurs membres ont été détenus sous prétexte qu'ils avaient outrepassé les règlements en vigueur et concernant les droits d'organisation. C'était de bonne guerre. La donne a changé maintenant et les restes de ces organisations, les militants qui n'ont pas rejoint des partis de gauche existants, cherchent toujours à clarifier leur position et surtout à être reconnus en tant que composante à part entière du champ politique national. Il est vrai que ces organisations n'ont ni le poids, ni les moyens de faire basculer les données en leur faveur. Elles n'ont pas non plus les structures à même de leur garantir une présence effective sur le terrain et à même de leur permettre de peser sur les centres de décision. Soit. Mais ces mêmes groupes d'extrême gauche constituent néanmoins des laboratoires d'idées, des lieux de confrontation idéologique très dynamiques et des cercles pas vraiment fermés de militants pour la grande majorité sincères et convaincus de la légitimité et de la justesse de leur démarche. Des forces de proposition certaines, des moyens de maintenir l'équilibre entre une droite qui cherche ses marques et des partis socio-démocrates en mal de repères, sinon des partis de gauche classique en perte de vitesse. Là où les organisations d'extrême gauche, nouvelle version, ont donné leurs preuves, c'est dans le champ associatif, celui notamment des droits humains. Personne ne peut contester leur apport sur ce registre. Le champ de l'action syndicale, et aussi de l'action culturelle leur doit énormément. Ceci dit, leur implication politique est sujette à débats. Leur manque d'organisation et le cachet parfois élitiste de leur rapport aux affaires courantes de la nation ont plus de mal à passer et à convaincre. En clair, pour être acceptés en tant que tels, les groupes de l'extrême gauche sont appelés à se conformer aux règles du jeu. Ils sont surtout appelés à se constituer en cercles de propositions constructives et non des éléments de parasitage du champ politique. Accéder à la démocratie a un prix, il faut bien s'en acquitter. Le résultat n'est pas garanti d'avance.