L'un des principes fondamentaux de la démocratie est le respect de la loi qui en tant que telle s'impose à tous. Or, il apparaît aujourd'hui que de plus en plus souvent, la loi est contestée, soit par des groupes de pression, soit par des individus inquiets par les conséquences des réformes, quelles que soient ces réformes. Ces groupes et ces individus adoptent une attitude conservatrice, archaïque, voire rétrograde qui répond parfaitement aux postulats de l'intégrisme (intégrité de la tradition) ; car l'intégrisme n'est pas seulement le fait d'esprits religieux, il existe des intégrismes en politique comme en philosophie… Cet intégrisme est latent et resurgit périodiquement dans les moments de changements qui angoissent ces gens, les font se réfugier dans ce qui les rassure, parce que plus archaïque. Ils ne sont ni tellement sûrs d'eux-mêmes ni sûrs de leur vérité, sinon ils n'auraient pas besoin de la défendre si âprement, commettant des actes répréhensibles. Cette attitude coercitive voire destructrice découle de cet intégrisme qui ne supporte donc aucun changement ni aucune réforme de quelque nature que ce soit. On comprend ce qu'il peut y avoir de bouleversant à voir instaurer une réforme ou opérer un changement et il serait naïf aussi de penser que l'on puisse secouer les béquilles des gens, sans aviver leurs angoisses et, du même coup, provoquer leur colère. La vraie bataille qu'il faudrait mener de concert, c'est celle du progrès. La démarche n'exclut personne, elle inclut quiconque accepte le contrat commun. • M.S. (Casablanca)