Durant presque douze heures, les services de police se sont mobilisés pour retrouver Hajar, la fille du député PJD de Casablanca. Portée disparue dans la matinée du mercredi 23 février à Casablanca, elle n'a été retrouvée qu'à 22 heures du même jour à Marrakech. La mobilisation exemplaire des services de sécurité, toutes branches confondues a été couronnée, mercredi 23 février, par le retour de la fille aînée du député, Mustapha Ramid, du Parti de la justice et du développement (PJD) saine et sauve au domicile de ses parents à Casablanca. Hajar Ramid, 15 ans, qui avait été portée disparue dans la matinée du même jour, a été retrouvée dans la station, service de "Douar El Askar" à Marrakech à 22 heures, où elle a été récupérée par des officiers d'une brigade spéciale de la préfecture de police de Marrakech. Contacté par ces derniers, Me Ramid, qui se trouvait à Casablanca, s'est rendu dans la même soirée dans la ville ocre pour ramener la jeune fille. Le calvaire du député islamiste a ainsi duré exactement douze heures. La jeune Hajar avait disparu en fin de matinée en sortant du lycée Moulay Abdellah sis au quartier portant le même nom à Aïn Chock. Elle avait quitté son lycée à 10 heures alors que ses cours ne devaient terminer qu'à midi et ce à cause de l'annulation d'un cours de mathématiques dû à l'absence imprévue du professeur chargé de cette matière. L'avocat du barreau de Casablanca, par ailleurs député PJD, aurait d'abord hésité à contacter les services de police. Mais, après plusieurs heures d'attente, M. Ramid a commencé à se rendre compte que la disparition de la jeune adolescente n'était pas normale et il s'est finalement résigné à saisir les services de police de la wilaya de Casablanca auprès desquels il a déposé une requête pour disparition de mineur. Les services de police entamèrent alors une enquête pour retrouver la jeune Hajar. Pour les enquêteurs, aucune piste n'a été écartée, de la fugue à l'enlèvement. Selon des sources informées, la jeune fille aurait déclaré aux officiers de police de Marrakech qu'elle avait été séquestrée par des individus dont elle dit ignorer l'identité. Une affirmation que les enquêteurs prennent au sérieux sans toutefois négliger les autres pistes. D'ailleurs, les données dont ils disposaient jusqu'à jeudi ne confortent guère la thèse du rapt. L'enquête n'est qu'à son début et le procureur du Roi près la Cour d'appel de Casablanca, qui s'occupe personnellement de l'enquête, a entamé une série d'interrogatoires de toutes les personnes susceptibles d'apporter des éléments qui puissent tirer au clair cette sombre histoire. S'agit-il d'une séquestration ? Et si c'est le cas, qui en a été l'auteur ? S'agit-il d'un acte de vengeance ou d'une tentative de chantage ou tout simplement d'une fugue d'adolescente ? Le dossier a été pris au sérieux par les services de sécurité d'autant plus qu'il pourrait donner lieu à des interprétations politiques et des arrières-pensées politiciennes. En tout cas, plusieurs zones d'ombre entourent cette affaire et nombre de questions demeurent pour le moment sans réponse et seule l'enquête menée par la police judiciaire sous la supervision du parquet permettra d'y apporter des réponses.