Adopter une stratégie nationale de l'économie bleue durable et inclusive adaptée aux vocations régionales et déployée autour des secteurs économiques traditionnels est la principale recommandation stratégique émise par le Conseil économique, social et environnemental dans son avis sur l'économie bleue (CESE). Adopté à l'unanimité au lendemain de la nomination de Ahmed Reda Chami à la tête du CESE, ce rapport propose une nouvelle vision de ce nouveau modèle de développement du Maroc. Le Conseil appelle, dans ce sens, à déployer une croissance bleue forte autour des secteurs économiques traditionnels et le lancement de nouvelles filières. Ceci passe par la restructuration des filières existantes pour accompagner leur transition vers une économie bleue, en réadaptant leurs modèles économiques sur les plans légals, institutionnel, budgétaire et de l'offre de formation. Il est également recommandé de soutenir les activités émergentes pour en faire de réels relais de croissance ainsi que le développement de nouveaux secteurs et la création d'emplois pour les jeunes. Il est primordial aussi d'accorder une place importante aux idées innovantes et à l'entrepreneuriat. Le CESE appelle, en outre, à capitaliser sur les résultats du plan Halieutis en exploitant toutes les possibilités de développement. Parmi les recommandations sectorielles émises figure également le renforcement des ambitions du Maroc en matière de développement de l'aquaculture éco-responsable et en mettant en place les mécanismes d'accélération de réalisations de projets. Le développement des écosystèmes du tourisme responsable et local fait partie des impératifs à prendre en considération dans l'élaboration de cette vision. L'idée étant d'élargir l'offre touristique liée à la mer au profit du développement local et de couvrir de nouveaux segments tels que les croisières. Dans la batterie de mesures proposées par le CESE on relève des recommandations d'accompagnement et d'appui. Citons dans ce sens la priorisation de la recherche, l'innovation et la formation ainsi que l'amélioration de l'observation et la surveillance. Le CESE recommande entre autres l'élaboration d'une feuille de route fiscale pour catalyser la transition vers une économie bleue et l'intégration des enjeux environnementaux de manière transversale dans toutes les activités connexes à cette économie. En parallèle, la gouvernance fait partie des priorités identifiées par le Conseil. Le CESE recommande à cet effet de mettre en place une gouvernance institutionnelle efficiente de la stratégie nationale d'économie bleue (SNEB) confiée à une commission interministérielle dédiée auprès du cehef de gouvernement. Outre l'élaboration du projet de la stratégie nationale d'économie bleue, la commission interministérielle aura pour mission d'assurer le pilotage opérationnel et le suivi de sa mise en œuvre ainsi que de développer des outils de coordination des politiques sectorielles afférentes à l'économie bleue. La commission devra proposer des mesures opérationnelles en vue d'assurer la cohérence de politiques publiques des secteurs concernés et d'établir un reporting annuel de mesure de la performance de la mise en œuvre de la stratégie. Par ailleurs, le CESE préconise de renforcer le rôle central des territoires dans le développement des secteurs de l'économie bleue dans le cadre de la régionalisation avancée.