Le Conseil économique social et environnemental (CESE) a appelé à l'adoption d'une stratégie nationale de l'économie bleue durable et inclusive, adaptée aux vocations régionales et déployée autour des secteurs économiques traditionnels, tels que la pêche, le tourisme et les activités portuaires, tout en développant de nouveaux secteurs porteurs de forts potentiels de croissance. Dans son projet de rapport de l'autosaisine sur "L'économie bleue : pilier d'un nouveau modèle de développement du Maroc", adopté à l'unanimité vendredi lors de la 93e session ordinaire, le CESE souligne que les projets relatifs à la mise en œuvre de cette stratégie devraient être à la fois élaborés en concertation avec les citoyens et les acteurs concernés, tout en ayant pour premier objectif de favoriser l'accès aux services et aux ressources maritimes à toutes les catégories sociales, indique dimanche un communiqué du CESE. La gouvernance de ladite stratégie serait confiée à une commission interministérielle dédiée, auprès du Chef de Gouvernement, qui optimiserait la coordination entre les politiques sectorielles, souligne le Conseil. Par ailleurs, le rapport recommande d'assurer une meilleure valorisation des produits de la mer, par le développement d'une aquaculture écoresponsable, d'une offre de services portuaires en soutenant le développement du pavillon marocain et en encourageant le déploiement d'écosystèmes intégrés pour la construction et la réparation navale. Il suggère également de réorienter progressivement le développement de l'offre touristique balnéaire, d'en réduire l'impact sur les écosystèmes environnementaux et de développer de manière forte l'écotourisme à travers les activités sportives, balnéaires, de découverte, tout en impliquant la communauté locale en amont. En outre, le Conseil appelle à investir dans la recherche et l'innovation autour des nouvelles filières liées à la valorisation des services de la mer, notamment en ce qui concerne le développement des biotechnologies marines et des énergies renouvelables, ainsi que les activités de dessalement écologiquement responsable et l'exploration et l'exploitation minières et fossiles, domaines qui présentent des synergies à fort potentiel, selon le CESE. Le document préconise aussi de développer l'offre de croisière, de plaisance et des sports nautiques. Il recommande de lancer des initiatives culturelles autour de la mer et de ses activités en mettant en valeur les traditions culturelles des populations du littoral (événements maritimes, concours et compétitions, etc.). Par ailleurs, met l'accent sur la nécessité d'assurer une planification spatiale maritime au niveau territorial pour une économie globale et intégrée et de renforcer le rôle central des territoires dans le développement des secteurs de l'économie bleue dans le cadre de la régionalisation avancée. Enfin, le rapport met en exergue l'importance d'introduire les métiers de l'économie bleue dans l'éducation et la formation professionnelle, en créant davantage de cursus universitaires spécialisés dans les domaines maritimes, pour une main d'œuvre bleue qualifiée et compétente. Lors de cette assemblée, présidée par Ahmed Réda Chami, le CESE a également présenté et discuté son projet d'étude sur l'approche parlementaire du nouveau modèle de développement, conclut le communiqué.