Les cimaises de la galerie Bab Rouah de Rabat abriteront du 4 au 17 janvier 2019 une exposition de Chams Eddoha Ataa-Allah. Cette artiste-peintre est la première femme diplômée de l'Ecole des beaux-arts de Tétouan. Elle possède un grand nombre de peintures et a organisé plusieurs expositions d'art au Maroc et en Suède. En effet, Chams Eddoha Ataa-Allah présente le latent de sa mémoire enfantine à travers les couleurs, les formes, les techniques et sujets choisis. Elle peint ainsi ses émotions avec spontanéité, maîtrise picturale et un style propre à elle. «...Ces couleurs dont seule Chams a le secret, avec peut-être une influence du fond en cuir que donnaient les toiles de Jean Gaston Mantel, un de ses professeurs. Qu'elles représentent un paysage ou une scène de vie, la lumière et la vivacité des tons sont ce qui caractérise le plus les toiles de l'artiste. Le C de charme mais aussi de coquette, car si Chams a depuis toujours défendu la cause féminine et exprimé la dureté de la vie quotidienne des paysannes marocaines, elle les peint toujours souriantes, féminines, fières et élégantes», a écrit Houda Khattabi à son propos. Pour le critique d'art Moulim Al Aroussi, «Chems Eddoha raconte sa vie en peinture mais aussi en narration. Elle s'en souvient comme si c'était hier. Transplantée d'un espace à un autre et d'une civilisation vers une autre, elle a pu s'y adapter mais sans perdre le profond attachement à sa culture initiale. Elle la reprend dans sa peinture. Elle la raconte avec une très grande simplicité doublée d'une poésie qui coule à travers un chromatisme tout à fait particulier...». Par ailleurs, cette artiste confirmée est l'une des pionnières à utiliser le pointillisme avec lequel elle réussit à représenter les plus infimes détails avec une précision étonnante. Née à Ksar El Kebir, elle a également vécu à Larache pour partir ensuite à Tétouan où elle poursuit ses études à l'école des beaux-arts de Tétouan. Sa première exposition a eu lieu en 1960 sous la direction du ministère de la jeunesse et du sport à Larache. Son absence du paysage pictural national était liée bien entendu aux engagements familiaux. À travers cette exposition, elle vient de rencontrer son public et les amateurs de ses peintures.