L'appel à concurrence pour l'attribution d'une série de licences de téléphonie fixe débute le jeudi 24 février à Rabat. Le début de la fin du monopole de l'opérateur historique sur ce segment névralgique des télécommunications. C'est officiel. Le gouvernement lance un appel à la concurrence pour l'attribution de plusieurs licences dites de nouvelle génération. L'annonce, maladroitement relayée hier par des agences de presse ainsi que plusieurs journaux français qui ont parlé d'une adjudication de plusieurs licences du fixe, stipule que le retrait des dossiers de l'appel à concurrence se fera auprès de l'ANRT à partir du 24 février 2005. Les segments de marché retenu dans le cadre de cette offre sont la boucle locale, le transport inter-urbain et le transport international des télécommunications. L'ANRT précise que l'appel à concurrence porte sur deux licences uniquement pour chacun des trois segments précités. Pour ce qui est de la boucle locale, trois régions ont été identifiées et dont chacune aura droit à deux licences uniquement. Toujours selon l'ANRT, les parties intéressées peuvent soumissionner pour autant de segments (licences) qu'elles souhaitent. Toutefois, le système d'évaluation arrêté par le régulateur national encourage les candidats qui soumissionneraient pour plus d'un segment. L'objectif de cette libéralisation étant de disposer d'opérateurs globaux à même de répondre efficacement aux besoins du marché marocain. En clair, les candidats gourmands auront droit à un traitement préférentiel dans le cadre de cette opération. Les principaux concernés ne sont autres que Méditel et Maroc Connect. Rappelons que cette opération s'inscrit conformément à la note d'orientations générales, telle qu'adoptée par le dernier Conseil d'administration de l'ANRT lors de sa session de novembre 2004. L'objectif de ce processus étant de libéraliser le secteur et d'introduire, à l'horizon 2008, une concurrence effective en disposant d'un maximum de trois opérateurs terrestres par segment de marché, y compris l'opérateur historique (IAM). L'offre se présente également dans un contexte où le marché de la téléphonie fixe est censé offrir un important potentiel de croissance compte tenu d'un faible taux de pénétration de seulement 4,3%. Le potentiel du fixe est promoteur. Suite à une période de régression, sur la période 2001-2002, le fixer renoue avec la croissance à partir du début de l'année 2003. Au cours du premier trimestre de l'année 2004, la tendance à la relance du parc fixe a été confirmée avec un taux de croissance de 2,87%, ce qui a porté le parc global à 1,254 million, soit 34 000 abonnés de plus durant le premier trimestre de l'année. La croissance enregistrée par l'ensemble des segments de la téléphonie fixe s'est répercutée positivement sur le taux de pénétration global, qui est passé à 4,23% au terme du premier trimestre de l'année 2004. Le nombre d'abonnés au téléphone fixe a enregistré une croissance de 31.000 abonnés durant le premier trimestre 2004. En même temps, le parc des publiphones a continué son extension particulièrement avec la nouvelle politique de déploiement massif des publiphones prônée par IAM. La croissance annuelle nette s'est située à 15,64%, soit 12 857 publiphones installés depuis le premier trimestre de l'année 2003. Fin 2004, le service de téléphonie fixe de Maroc Telecom revendique 1,3 million d'abonnés et un chiffre d'affaires de 11,2 milliards de dirhams (1,32 milliard de dollars) en 2004, soit 52,4% du chiffre d'affaires total de l'opérateur. Aujourd'hui, la course est grande ouverte. A suivre.