A l'occasion de la semaine du douanier, l'administration de la douane et impôts indirects a annoncé l'entrée en service de nouveaux produits. L'objectif proclamé est de simplifier les procédures et d'optimiser les ressources. La touche de M. El Moussadeq est visible. On ne le dira jamais assez, du moins jusqu'en 2010, quand les accords du démantèlement tarifaire entreront en vigueur : la douane constitue un élément clé de la machine économique. Un élément clé en ce sens que cette administration régule, supervise et permet à la fois de protéger le tissu économique marocain et au trésor public des rentrées fiscales importantes. C'est dans ce sens que toute sortie médiatique de la douane est bien suivie et tout acte douanier nouvellement installé nécessite des explications et des éclaircissements. Par ces temps qui courent, où l'informatique a gagné du terrain, où le paiement peut se faire on line, l'administration de la douane doit être au top. Sinon, elle sera qualifiée d'archaïque et ne peut plus suivre le rythme. La question est d'autant plus délicate que compte tenu de la centralisé de cette institution dans le dispositif économique, tout dysfonctionnement est ressenti dans tous les compartiments de l'activité du pays, fortement dépendante de l'import-export . Ainsi, les dirigeants de la douane ont-ils tenu à donner une conférence de presse lundi pour présenter le tarif intégré économique, dénommé ADIL. « Ce nouveau produit permet aux citoyens et opérateurs économiques d'avoir rapidement et d'une manière simple le maximum d'informations douanières et commerciales pour toutes les marchandises qu'ils comptent importer ». Ce produit, accessible via Internet, intranet et aussi par téléphone mobile permet l'accès directement et rapidement aux textes réglementaires et aux circulaires d'application y afférents et offre à l'utilisateur des informations économiques et commerciales sur les marchandises ciblées par poids, par valeur, par fournisseur, par client et par régime économique en douane, ont précisé les initiateurs du projet. Cette innovation s'inscrit dans une démarche de modernisation de la douane qui a atteint aujourd'hui sa vitesse de croisière. Elle s'inscrit dans le processus de dématérialisation des procédures initiées par l'administration à partir de 1998. Déjà en mai dernier, l'administration des Douanes et impôts indirects avait signé avec la Banque Centrale Populaire (BCP) une convention en vertu de laquelle les usagers de ses services peuvent régler les droits de douane par carte bancaire. La banque a installé des terminaux de paiement électroniques (TPE) dans les différents bureaux douaniers pour la prise en charge des recouvrements des droits et taxes au moyen des cartes bancaires. Selon les responsables de l'administration des Douanes, l'adoption de ces nouveaux modes constitue un avantage supplémentaire pour sécuriser les fonds publics en réduisant les fréquences des versements effectués par les comptables auprès des guichets des agences de Bank Al Maghrib et les va-et-vient des opérateurs qui peuvent payer par carte bancaire et consulter à distance l'évolution de leurs transactions. Une chose est à relever. Le directeur général de l'administration des douanes est le ministre chargé entre autres de la mise à niveau de l'économie, Abderezzak El Moussadeq. Quand on lui pose la question sur la nature de la synergie qu'il peut y avoir entre ses deux fonctions, il répond, avec sérénité, que l'affaire n'est pas forcément liée à cette double casquette. « La mise à niveau est une obligation. Il ne s'agit pas d'être à la douane ou au ministère du commerce pour connaître la situation des entreprises. Il faut d'abord et avant tout savoir écouter et donner la parole aux entreprises. Les premières mesures pour la mise à niveau ont été décidées sur cette base d'écoute et de concertation. Maintenant l'échéance 2010 doit être gagnée». Comment peut-on relever ce défi quand on sait que l'entreprise marocaine a toujours été administrée ? À cette question, M. El Moussadeq tient à préciser que la mise à niveau est l'affaire de tous. « Le marché marocain est étroit, cela on le sait. Le démantèlement tarifaire oblige les entreprises à opérer les ajustements nécessaires. Il n'y a pas de secret. On ne peut gagner le challenge que si l'entreprise marocaine répond aux normes de qualité et de sécurité requises et reconnues à l'échelle internationale. L'administration, elle, y compris la douane, est là pour accompagner ces efforts », ajoute-t-il. Dans ce contexte, on relève que sur le plan des mesures d'accompagnement, la douane a beaucoup fait. Elle a modernisé ses procédures, ses structures et ses moyens de communication. Reste à savoir si tout le monde est prêt pour jour le jeu. Le démantèlement n'affectera pas les tâches de contrôle de la douane, mais les normes de compétitivité, c'est l'affaire de l'entreprise. La douane, elle, accompagnera la dynamique. Parole de M. El Moussadek.