Les politiques doivent particulièrement prêter attention aux groupes les plus vulnérables face aux conséquences désastreuses d'un accès limité à l'alimentation. Plus d'un million de Marocains souffrent de malnutrition. Selon le nouveau rapport de la FAO sur «l'état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde», 1,4 million de Marocains sont considérés comme sous-alimentés en 2015-2017, contre 1,7 million en 2004-2006. La prévalence de la sous-alimentation par rapport à la population totale a baissé en passant de 5,7% en 2004-2006 à 3,9% en 2015-2017. Par comparaison aux autres pays d'Afrique du nord, le Maroc reste le pays qui affiche les taux les moins élevés. Cette proportion atteint en effet 4,7% en Algérie, 4,8% en Egypte et 4,9% en Tunisie. Le rapport précise également que les femmes en âge de procréer et présentant des signes d'anémie sont 3,5 millions au Maroc contre 3,1 en 2012. Le taux de prévalence de l'anémie chez la femme en âge de procréer est ainsi passé de 34,2% en 2012 à 36,9% en 2016. A ce sujet, le rapport qualifie de «honteux» le fait qu'une femme sur trois dans le monde en âge de procréer souffre d'anémie, ce qui comporte des conséquences importantes sur la santé et sur le développement, que ce soit pour les femmes ou pour leurs enfants. Aucune région dans le monde n'a montré de déclin en ce qui concerne le taux d'anémie. Par ailleurs, il est important de noter que le rapport ne fournit aucune donnée sur la prévalence de l'insécurité alimentaire grave au Maroc, le nombre d'enfants de moins de 5 ans accusant un retard de croissance, la prévalence de l'émaciation chez les enfants ou encore le nombre de nourrissons allaités exclusivement au lait maternel. En matière d'obésité, le document signale qu' entre 2012 et 2017, le nombre d'adultes obèses s'est accru au Maroc. Ils étaient 4,8 millions en 2012 contre 5,9 millions en 2016. La prévalence de l'obésité est ainsi passée de 22,4% en 2012 à 25,6% en 2016. Le nombre de personnes souffrant de faim dans le monde est en hausse, avec 821 millions de personnes en 2017, soit une personne sur neuf. Dans ce rapport, la FAO pointe également le lien existant entre les changements climatiques et la malnutrition. «La variabilité du climat et les extrêmes climatiques sont des facteurs essentiels de la récente recrudescence de la faim dans le monde et l'une des principales causes des graves crises alimentaires» indique le document. La FAO fait remarquer que la faim est un problème beaucoup plus présent dans les pays dont le système agricole est très sensible à la variabilité des précipitations et de la température. La faim est en hausse depuis ces trois dernières années, marquant de ce fait une régression vers les niveaux enregistrés il y a près de dix ans. Cette régression signifie que davantage d'efforts doivent être fournis pour atteindre l'objectif Faim Zéro d'ici 2030. Les auteurs du rapport estiment que les politiques doivent particulièrement prêter attention aux groupes les plus vulnérables face aux conséquences désastreuses d'un accès limité à l'alimentation: les nourrissons, les enfants âgés de moins de cinq ans, les enfants scolarisables, les adolescentes et les femmes.