L'association des Marocains résidant à l'étranger (MRE) à la célébration du 19ème anniversaire de la Fête du Trône n'est pas une simple formalité. Cette participation trouve son fondement dans une réflexion exprimée dimanche à Skhirat par Abdelkrim Benatiq. «Ces dernières années, il y a eu un changement d'approche. Penser aux MRE n'est pas occasionnel. Cette réflexion est basée sur leurs rôles dans les projets au Maroc ou ailleurs», précise le ministre délégué auprès du ministre des affaires étrangères, chargé des MRE et des affaires de la migration lors d'une rencontre organisée en marge des célébrations officielles de la Fête du Trône. Un événement marqué par trois interventions consacrées à «l'Islam modéré», «l'intégrité territoriale» et «la dimension africaine et les enjeux du développement global». A propos de la religion, M. Benatiq estime que le Maroc est un exemple de vivre-ensemble et de bonne conduite. Déjà, l'appartenance au pays constitue, comme il l'indique, une référence. «Il est temps que vous soyez apte à expliquer que l'usage de la religion ou du MRE est éphémère», martèle-t-il en s'adressant aux 124 participants en provenance de 68 pays d'accueil. Concernant l'intégrité territoriale, le ministre estime que la démocratie se consolide par celle-ci. «Il faut que cette conviction demeure en vous», enchaîne-t-il à l'adresse des MRE présents à l'événement. S'agissant de l'Afrique, M. Benatiq met en avant la pertinence de l'approche royale visant un projet de développement Sud-Sud. «Cette coopération est une réponse d'avenir», poursuit-il. Le ministre saisit son passage pour rappeler le Pacte mondial pour la migration qui sera, sous les auspices des Nations Unies, adopté du 9 au 11 décembre à Marrakech. «Ce pacte est à ses dernières retouches», avance M. Benatiq. Le ministre rappelle par l'occasion que la situation de 28.000 migrants au Maroc est en cours de régularisation. Cela étant, trois intervenants se sont respectivement succédé pour s'exprimer autour de leur thème. De son côté, Farid El Assri, représentant de la Rabita Mohammadia des ouléma, estime que le religieux est devenu une réalité qui renvoie à l'identité. A propos des MRE, il indique qu'un processus générationnel s'est installé dans leur rang. «L'expérience marocaine du juste milieu, en tant que marqueur identitaire, offre une force de conciliation, voire de réconciliation avec ses appartenances», ajoute-t-il. Pour sa part, Mohammed Benhammou, président du Centre marocain des études stratégiques, a remonté à l'histoire du Maroc pour expliciter le dossier du Sahara. Quant à Khalid Chagraoui, professeur à l'Institut des études africaines, il a mis en avant les opportunités d'investissement en Afrique. L'ensemble de ces interventions a suscité l'intérêt des participants. Entre celui qui propose la vulgarisation de l'histoire du Maroc et celui qui met l'accent sur le rôle des mosquées dans l'encadrement religieux en Europe ou celui qui estime que les MRE doivent jouer le rôle de diplomatie parallèle en matière du Sahara, ou encore celle qui met l'accent sur l'export de la culture marocaine, les points de vue ont quasiment abondé dans le même sens. A propos de la culture, entre autres, M. Benatiq, qui qualifie par l'occasion le Souverain de «Roi développeur», a précisé que des accords seront signés en septembre prochain avec 14 associations amazighes pour présenter 51 pièces de théâtre en amazigh dans les pays d'accueil des MRE.