Dans le cadre du projet Creative Art Programn plusieurs créations et œuvres d'art contemporain sont exposées dans la cité des alizés. Coproduit par Thinkers & Doers, ce programme offre aux artistes le pouvoir de questionner la ville et d'interagir avec les citoyens lors de conférences. Ainsi le public découvre aux portes de la vieille ville les drapeaux blancs en métal du designer Sam Baron. Cet artiste qui s'inspire du lieu où il se rend a choisi de rendre hommage à la ville d'Essaouira. Au détour d'une ruelle, les visiteurs distinguent les œuvres du photographe JR ornant les façades de l'ancien palais de justice d'Essaouira. En effet, JR dévoile des clichés de 183 visages de rêveurs. En noir et blanc, ces photos représentent des hommes, des femmes et des enfants. Tous ont les yeux clos et une expression rêveuse. En plein cœur de la ville, deux installations sculpturales de l'artiste Rero prennent également place. Réalisées en collaboration avec la Fondation Montresso de Marrakech, les installations représentent deux panneaux en acier d'une tonne chacun. «Words escape and acts mark» (les mots s'échappent, les actes marquent) et «Time took our dreams away» (le temps emporte au loin nos rêves) y sont gravés et barrés d'un trait. «Rero use des mots pour interroger le contexte de l'art, les codes de l'image et la propriété intellectuelle à travers un acronyme qui apparaît régulièrement dans ses œuvres : WYSIWYG (What You See Is What You Get). L'artiste barre ses messages d'un épais trait noir, provoquant ainsi la négation de l'image, le détournement du propos ou encore l'autocensure», indique la fondation Montresso. Outre ces installations, l'artiste dévoile également une peinture murale sur la façade de la villa des travaux publics, place Orson Welles. Une occasion pour l'artiste de questionner la vérité indépendamment ou non du fait d'avoir raison ou non… Fortement imprégné de philosophie et de sociologie, Rero n'a de cesse d'interroger les codes de notre société, notamment autour des notions de consommation et d'obsolescence, sans jamais juger, il propose finalement au regardeur de le faire librement.