L'efficacité des traitements anticancéreux est en évolution constante. Cependant deux défis majeurs sont à surmonter : les effets secondaires des médicaments et la contrainte d'être cloué sur un fauteuil sous perfusion pendant des heures. Les nouvelles thérapeutiques anticancéreuses, à efficacité égale, offrent elles la possibilité d'avoir moins de chutes de cheveux, surtout chez les femmes, déjà handicapées par un cancer du sein ? Comment avoir la possibilité de suivre son traitement chez soi, par voie orale, sans avoir la contrainte de faire plusieurs déplacements vers les centres spécialisés anticancéreux, localisés dans l'axe Rabat-Salé ? Ces données scientifiques et socio-économiques, sont quelques-uns des défis que tentent de relever certains produits anticancéreux tels la capécitabine ou xeloda. Dans cette optique, la revue marocaine de formation continue en cancérologie « Onconews », a consacré sa livraison de décembre 2002 (n°16), aux travaux scientifiques récents et aux résultats d'études publiées lors des derniers congrès internationaux. Ainsi, la revue expose les avancées thérapeutiques dans le cancer du sein, qui est la première cause de mortalité par cancer chez la femme et la troisième cause de mortalité en général. Près de 384 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année en Europe et plus de 165 000 femmes décéderont de la maladie cette année, selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Pour le professeur Errahani Hassan, cancérologue à l'institut national de cancérologie de Rabat, au Maroc, le cancer du sein de la femme vient en tête de liste, avec le cancer du col utérin. Par ailleurs, environ 50 pour cent des femmes ayant un cancer du sein, développeront des métastases après traitement primaire.. Quoi de neuf donc pour la médecine marocaine, dans le traitement d'une variété du cancer du sein, dite cancer du sein métastatique, en rapport avec la survenue de localisations cancéreuses secondaires à la tumeur maligne initiale. Le comité des spécialités pharmaceutiques (CSP) de l'Union européenne, vient d'homologuer la molécule anticancéreuse (capécitabine ou xeloda) dans le traitement du cancer du sein métastatique. Pour le docteur Faouzi Habib, cancérologue à Rabat, cette molécule en association avec un autre médicament anticancéreux, constitue un protocole chimiothérapique combiné, faisant preuve en terme de survie, d'une supériorité significative par rapport au traitement standard chez les patientes souffrant de cancer du sein métastatique. En plus de cette survie prolongée, ce traitement combiné permet une régression plus marquée de la taille de la tumeur et prévient la croissance tumorale pendant une période plus longue. Un élément important sur lequel s'accordent tous les cancérologues marocains est le fait que tout nouveau médicament, qui assure une plus value en terme de survie et de qualité de vie, doit être inclus dans la nomenclature de la CNOPS et de toutes les sociétés d'assurance maladie. Il faut signaler, qu'en septembre 2002, la Food and Drug Administration (FDA), la plus haute autorité américaine sur les produits pharmaceutiques, a été la première à approuver l'association de deux anticancéreux (Xeloda/Taxotere), dans le traitement de patientes avec un cancer du sein métastatique chez lesquelles une chimiothérapie classique s'est soldée par un échec.