La multiplication des noyades pousse les autorités à sensibiliser aux risques L'été dernier, ce ne sont pas moins de 29 personnes à l'échelle nationale qui ont trouvé la mort noyées dans les lacs et retenues des barrages. Le bilan peut devenir plus lourd encore si l'on comptabilise les morts dans les canaux et bassins de rétention des eaux pluviales. Contrairement aux idées reçues concernant les eaux tranquilles (lacs, étangs…) en comparaison à la mer, les dangers sont aussi importants avec un risque accru de décès. En effet, les responsables disent que le danger provient essentiellement de la densité de l'eau douce beaucoup plus importante que celle des eaux salées de la mer et de l'océan. Mais ce n'est pas tout. La profondeur des lacs au niveau des barrages est tellement importante qu'elle peut dépasser dans certains cas les 100 mètres. A cela s'ajoutent les risques liés à l'absence des aménagements nécessaires pour faciliter l'accès à l'eau sans oublier les résidus, la boue et autres obstacles naturels accumulés au fond des lacs réduisant considérablement les chances de survie en cas d'accident. Face à ces dangers mais également et surtout au bilan des accidents mortels enregistrés chaque année, les autorités veulent agir pour minimiser les dégâts. C'est ainsi qu'une campagne de sensibilisation aux dangers des baignades dans les retenues des barrages vient d'être lancée sous le thème «Ne risquez pas votre vie, la baignade dans les lacs des barrages est un danger». Le choix des responsables s'est porté sur la commune d'Ouled Ayad, dans la province de Taounate pour lancer la campagne en présence notamment de la secrétaire d'Etat chargée de l'eau, Charafat Afilal. L'initiative vise à sensibiliser les populations avoisinant les retenues des barrages et les citoyens qui s'y rendent pour la distraction ou le tourisme aux risques potentiels des noyades. Profitant de l'occasion, la secrétaire d'Etat chargée de l'eau a mis en lumière les efforts déployés par les services centraux dudit secrétariat ainsi que par les Agences de bassins hydrauliques en collaboration avec les acteurs de la société civile afin de renforcer la sensibilisation aux dangers des baignades dans les lacs de barrages. Concrètement, ladite campagne prévoit notamment des spots publicitaires, des caravanes de sensibilisation, en l'occurrence dans les souks et les centres ruraux, la mise en place de panneaux signalétiques au niveau des barrages, ainsi que la distribution d'affiches et dépliants mettant en garde contre les dangers de la baignade dans ces lieux. La même source a fait savoir qu'il sera également question de renforcer ces mesures à travers la diffusion d'un spot de sensibilisation sur les différents médias nationaux. Plus loin encore, la responsable gouvernementale n'a pas manqué d'insister sur l'importance de sensibiliser aux risques. «La responsabilité de veiller à la préservation des vies des citoyens par tous les moyens est aussi importante que notre responsabilité nationale de garantir l'eau nécessaire à tous les usages», a-t-elle dit. Les lacs non surveillés Contrairement aux plages, les lacs d'eau douce ne sont pas surveillés par les autorités. Ceci est dû essentiellement à la nature et au classement de ces zones le plus souvent interdites à la nage en raison des risques liés à la baignade. De même, les lacs sont situés pour la plupart dans des endroits reculés et des zones montagneuses, ce qui retarde l'arrivée des secours en cas d'urgence. A cela s'ajoute la non maîtrise des règles de sécurité et de la baignade. Malheureusement, ces endroits restent malgré le danger très fréquentés, notamment par les jeunes et adolescents surtout durant la période estivale et les vagues de chaleur. Ces mêmes baigneurs qui pour une raison ou une autre ne peuvent pas fréquenter des endroits consacrés à la baignade sont donc attirés en nombre par les lacs ignorant les dangers et les risques de noyade qui sont le plus souvent fatals.