Deux militaires ont été assassinés lundi et quatre autres ont succombé à leurs blessures, après l'embuscade de samedi. Une hécatombe qui inquiète de plus en plus l'opinion algérienne. Quatre soldats grièvement blessés lors de l'embuscade de Taghda ont succombé à leurs blessures, dans la nuit de dimanche à lundi. Désormais le bilan de cette attaque se monte à 47 morts et à une quarantaine de blessés, dont certains dans un état grave. «Ce chiffre n'est hélas pas définitif», soulignait mardi Le Matin, revenant une nouvelle fois sur l'hécatombe survenue trois jours plus tôt. Selon le journal - qui soulignait par ailleurs que «plus d'un millier d'hommes» ont été déployés dans la zone pour une «vaste opération de recherches dirigée par le général commandant de la Vème Région militaire» en personne, – ce «guet-apens» a été «mûrement réfléchi». Sa préparation aurait eu lieu trois jours plus tôt, lors d'un faux-barrage dressé dans la même région au cours duquel des islamistes armés auraient volé des voitures. Ces dernières ont ensuite été « entreposées sur les lieux de la tuerie » pour attirer l'attention de l'armée. Avec la «complicité» de qui ?, s'interrogeait, mardi, le quotidien tout en revenant sur «le silence criminel du Président». «Que faisait Abdelaziz Bouteflika le jour du massacre ?» qui s'est déroulé dans la matinée et non la soirée de samedi. «Pas d'interruption du programme d'activité du chef de l'Etat (...) Pas de convocation, non plus, d'un Conseil des ministres extraordinaire (...) compte tenu de la gravité de la situation ». Et le journal d'ajouter que « pis, ces soldats morts en service commandé, seront inhumés en la seule présence de leurs supérieurs» alors que le président, aussi chef des armées, n'a «depuis qu'il a été élu, jamais adressé un mot de compassion aux familles» des victimes et «ne s'est jamais rendu sur les lieux d'un attentat (...) exigeant que des mesures soient prises» pour protéger la population. El Watan s'est aussi intéressé, mardi, à «l'onde de choc» causée par cette «opération criminelle» qui, selon lui, «porte l'empreinte indélébile des Afghans». Le Jeune Indépendant, enfin, a rapporté la mort de deux autres militaires tombés dans un faux-barrage dressé lundi, près de Djebabria, alors qu'ils regagnaient leur cantonnement.