Driss Basri a encore raté une occasion de se taire. Dans un entretien accordé au quotidien français «Le Figaro», l'ex-ministre d'État à l'Intérieur a tiré à boulets rouges sur le travail de l'Instance Équité et Réconciliation (IER) en le qualifiant d'opération "de marketing et de publicité". Driss Basri a encore raté une occasion de se taire. Dans un entretien accordé au quotidien français «Le Figaro», l'ex-ministre d'État à l'Intérieur a tiré à boulets rouges sur le travail de l'Instance Équité et Réconciliation (IER) en le qualifiant d'opération “de marketing et de publicité“. Rien de moins. Ainsi, les récits en cours des victimes et des témoins directs des années de plomb ne trouvent pas grâce à ses yeux alors qu'ils ont été salués au Maroc et à l'étranger comme une avancée importante en matière des droits de l'Homme. Après avoir commis une grosse forfaiture sur l'affaire du Sahara marocain en s'alignant sur les thèses d'Alger, le voilà qui minimise une action de réconciliation nationale pour tourner une page du passé dont les militants des droits humains lui attribuent du reste une grande responsabilité. Ne soyez pas étonnés si M. Basri, qui magnifie à l'excès la période où il était en action, déclare que les Marocains pendant cette époque ont connu des années en or. En tout cas, il s'en est sorti lui et sa famille ainsi que sa camarilla de courtisans à très bon compte. Il aurait pu en plus couler des jours heureux de retraité paisible et 5 étoiles s'il n'avait pas commencé à brûler ce qu'il a adoré hier. Mais, on ne rue pas dans les brancards impunément. Chez M. Basri, toujours cette volonté de dire du mal du Maroc nouveau qui confine à l'obsession et de ne rien lui reconnaître tout en évoquant feu S.M Hassan II à tout bout de champ. Tout se passe comme s'il était le dépositaire de la mémoire du Souverain défunt qui en a fait l'homme de toutes les besognes. Les gesticulations de l'ancien ministre renseignent sur l'état d'esprit d'un homme qui veut jouer les opposants sur le tard, mais apparemment il s'y prend mal. Tout cela laisse perplexe, y compris certains membres de sa famille qui ne comprennent pas ce qui arrive à celui qui faisait la pluie et le beau temps au Maroc. Difficile de savoir avec exactitude les ressorts intimes de cette campagne contre le pays qui l'a fait et qu'il a servi à sa manière. Tout à sa sagacité, l'intéressé croit savoir que “certaines personnes dans l'entourage du Roi“ cherchent à le museler. Mais personne ne l'empêche de parler puisqu'il continue en toute liberté son show terne devant les journalistes. Chose qu'il ne faisait pas du tout lorsqu'il était en fonction. Personnage haut en couleurs, Driss Basri se considère comme un “élément moderniste“ sans expliciter sa pensée. Il se cantonne à accuser “les partisans du lifting de l'autorité makhzenienne“ qui cherchent à faire de lui “une victime expiatoire comme si le Maroc était une terre sans institution, ni Parlement ni gouvernement“. Le Maroc de Driss Basri était en effet une coquille vide à la fois politique, économique et sociale. Une Chambre des représentants de godillots, un exécutif de façade qui ne décidait rien, des problèmes sociaux à tire-larigot et une rapine à grande échelle des richesses du pays.