L'incendie qui a ravagé la raffinerie a levé le voile sur les défaillances en matière de prévention et de gestion des risques industriels. Est-ce dire que les entreprises ont pris conscience des enjeux de la gravité de la chose ? Pas si sûr. Quelques semaines après le drame, que faut-il penser maintenant de l'incendie qui a ravagé la raffinerie, La Samir ? Monsieur tout le monde retient une seule chose : l'essentiel de nos sites industriels n'est pas à l'abri d'une telle catastrophe. Pire, les moyens mis en place pour prévenir et gérer un éventuel sinistre de cette nature font malheureusement défaut. On est alors en droit de se demander si les établissements industriels ont appris la leçon. Pas si sûr. Du moins si l'on en juge par l'avis des spécialistes. Le cas du sinistre de la raffinerie de Mohammédia a levé le voile encore une fois sur la précarité de nos infrastructures industrielles. Les arguments avancés par les responsables de La Samir n'ont pas convaincu l'opinion publique. Celle-ci retient qu'il y a eu négligence. D'autant plus que le syndicat du personnel de la raffinerie critique sévèrement les défaillances en matière de sécurité et de maintenance des équipements, jugés archaïques. Dans cette affaire, la polémique sur les responsabilités des uns et des autres n'augure d'aucune prise de conscience sérieuse des risques qui guettent les unités industrielles. Lorsqu'on demande à certains chefs d'entreprise de décliner leur stratégie en matière de prévention de risques industriels, on sort les grands discours, alors qu'au fond, il est difficile aujourd'hui de ne pas s'inquiéter sur le sort des établissements industriels et de leur environnement en cas de déclenchement d'un accident quelle que soit sa nature. Lorsqu'on sait que l'incendie de la Samir pouvait bien être évité, si la direction avait pris au sérieux les différentes alertes avant que les unités de la raffinerie ne soient ravagées par le feu le 25 novembre, il y a problème. Que faut-alors s'attendre des petites unités industrielles qui sont, elles aussi, des bombes à retardement ? Pas grand-chose. D'autant plus qu'elles échappent à tout contrôle de la part des pouvoirs publics. Dans la majorité des cas, ces unités exercent leur activité sans respecter les procédures en termes de respect de sécurité et prévention de risques. Le moindre incident provoque une panique générale. C'est que la prévention et la gestion des risques n'est pas une faire de luxe. C'est une nécessité. ça va aussi de l'image et de la crédibilité d'une entreprise industrielle vis-à-vis de son environnent interne et externe. Cela dépend de sa volonté de franchir le cap. Le manque de moyens n'est qu'un faux prétexte. Il existe plusieurs structures de conseil dans ce domaine. L'intervention des pouvoirs publics est stratégique dans la mesure où ils doivent veiller au respect des procédures. Cela ne peut se faire sans l'élaboration d'une législation en phase avec ce qui est appliqué chez nos voisions européens.