L'année 2002 a démontré la faillite de nos villes. L'année 2002 a montré les failles qui caractérisent la gestion communale de nos communes, urbaines ou rurales, depuis longtemps. L'année 2002 a dévoilé les défaillances des infrastructures dans plusieurs villes du pays. L'ampleur des dégâts est assourdissante. Sous le coup des trombes d'eau, des maisons se sont effondrées, des ponts se sont affaissés, des réseaux d'assainissements se sont bouchés, des rues sales, jonchées d'ordures, se sont transformées en petits ruisseaux, etc. En tout, une absence d'infrastructure digne de ce nom. Dans les régions durement touchées par les inondations dévastatrices qu'a connu le pays en novembre dernier, les fortes précipitations ont levé le voile sur un état des lieux qui interpelle à plus d'un titre. Un état des lieux calamiteux, au sens large du terme. Le bilan a été lourd, à Settat, Berchid et Mohammadia où le pire a été évité de justesse, notamment avec l'incendie ayant ravagé la raffinerie de la Samir. Quatre-vingt-neuf morts, en plus des dégâts matériels qui s'élèvent à des millions de centimes, des maisons endommagées, des terres agricoles complètement inondées, le trafic, ferroviaire et routier, perturbé. Ce bilan aurait été beaucoup plus catastrophique si ce n'était la mobilisation des citoyens, qui ont démontré, une autrefois, le sens de la solidarité, ainsi que celle de tous les services concernés : la protection civile, les agents des forces auxiliaires, la police, les militaires et les agents de la Lyonnaise des eaux de Casablanca. A Mohammadia, ce n'est pas pour la première fois qu'il y a eu des inondations, dès que de fortes pluies s'abattent sur la ville et ses régions. Chaque année, l'oued El Maleh fait des siennes sans que les responsables locaux prennent conscience du danger qui guette la ville depuis des années et prennent, par conséquent, les mesures adéquates pour sa protection. Un barrage sur l'Oued, qui menace chaque fois la ville, date des années trente. Il fallait attendre un tel drame pour prendre la décision de construire un nouveau barrage afin d'éviter à la ville de Mohammadia de telles catastrophes. Il faut dire que l'année 2002 a démontré la faillite de nos villes. L'année 2002 a montré les failles qui caractérisent la gestion communale de nos Communes, urbaines ou rurales, depuis longtemps. L'année 2002 a démontré l'incurie des gouvernants de nos villes, à commencer par celle des élus locaux. Une année qui pourrait servir d'enseignements aux décideurs pour agir en prenant les décisions qui s'imposent. A Mohammadia, la décision de construction d'un nouveau barrage est prise et, dans d'autres villes, le débat sur les permis de construire dans les lieux à haut risque est relancé.