Affaire Mourhit. La Fédération Internationale d'Athlétisme (IAAF) a souligné que la réduction de la suspension à deux ans en faveur de l'athlète belge d'origine marocaine Mohamed Mourhit, suspendu pour trois ans pour dopage, était «tout à fait envisageable». Il semble que l'on s'achemine lentement, mais sûrement, vers une réduction de la suspension de trois ans infligée à l'athlète belge d'origine marocaine Mohamed Mourhit. Nicks Davies, le porte-parole de la Fédération Internationale d'Athlétisme (IAAF), a souligné qu'« il n'y a pas de raison de ne pas accepter la diminution de peine» sollicitée par la ligue belge francophone d'Athlétisme (LBFA) pour l'athlète. Et Davies d'ajouter que «le tarif minimum pour le type de contrôle positif (EPO et Furosémide) tel celui de Mourhit est de deux ans (et qu') il n'y a donc pas de raison de ne pas accepter la diminution de peine». Le Comité d'Appel de la LBFA avait décidé, lundi, de saisir l'IAAF d'une demande de réduction de la durée de suspension pour dopage de Mourhit de trois à deux ans. Le quotidien belge «Le Soir» en déduit que l'IAAF accédera «sans doute» à la requête de la LBFA dès qu'elle en aura reçu la notification officielle. La décision de suspension de Mourhit pour trois ans avait été adoptée le 4 novembre par la Commission anti-dopage de la LBFA, avant d'être entérinée par l'IAAF. Le 3 mai dernier, deux jours avant le championnat du monde de semi-marathon à Bruxelles, Mourhit avait été contrôlé positif à l'érythropoytine EPO et à un produit masquant, le furosémide. Contestant les résultats de ces tests et les conditions dans lesquelles ils ont eu lieu, le triple recordman d'Europe (3000, 5000 et 10.000m) réclamait, depuis lors, une nouvelle expertise et la suspension de la sanction jusqu'à ce qu'une décision définitive soit prise dans cette affaire. Cette contre-expertise s'était pourtant elle aussi révélée positive pour l'EPO et un diurétique, le Furosémide. En apprenant le verdict, Mourhit s'était déclaré «abattu et en colère» après la décision de sa fédération. «Trois ans ? Je ne comprends pas. Je n'ai jamais pris aucun produit. En plus, normalement, quand on est coupable, on prend deux ans, alors là, pourquoi trois ans? Ce n'est pas logique. C'est un coup monté», avait-il protesté. Son défenseur, Me Daniel Spreutels avait estimé que la décision de la LBFA « n'est qu'une étape dans ce qui pourrait devenir une longue bataille juridique». Dans le cas où l'IAAF accepterait la réduction de la peine de trois à deux ans en faveur de Mohamed Mourhit, celui-ci pourrait être autorisé à courir dès le 6 juin 2004. Soit deux mois et demi avant l'ouverture des Jeux Olympiques d'Athènes. Le quotidien souligne que l'athlète pourrait même recourir plus tôt, en évoquant le cas de sportifs comme le cubain Javier Sotomayor ou le britannique Mark Richardson qui ont, par le passé, bénéficié d'une telle remise de suspension. Dans quel cas, Mourhit, qui écope d'une suspension depuis le 6 juin dernier, devrait alors être en forme et satisfaire aux critères exigés par le Comité olympique et interfédéral belge (COIB) : soit courir à deux reprises un 5.000m en 13.19.00 (record personnel : 12.49.71) ou un 10.000m en 27.49.00 (26.52.30). Mourhit Possède un palmarès à faire pâlir de jalousie. Double champion du monde de cross-country (2000 et 2001), il détient le record d'Europe du 3.000m (7:26.62 minutes), du 5.000m (12:49.71) et du 10.000m (26:52.30). Né le 10 octobre 1970 à Khouribga, et naturalisé belge en 1997, il avait aussi décroché la médaille de bronze sur le 5.000m des championnats du monde de Séville en 1999, et l'argent du 3.000m des Championnats du monde en salle à Lisbonne, en mars 2001.