La réunion samedi du Bureau politique de l'USFP n'a pas pu trancher dans la question de la succession de Abderrahman Youssoufi. Neuf membres pour Elyazghi, contre neuf pour Radi. Coup de théâtre au sein du bureau politique de l'USFP. Alors que tout indiquait que Mohamed Elyazghi allait succéder à Abderrahman Youssoufi, voilà que Abdelouahed Radi entre en lice menant campagne contre le premier secrétaire adjoint de l'USFP. Or, une semaine auparavant, tous les membres du Bureau politique étaient d'accord pour désigner Elyazghi à la tête du parti. Lors de la réunion du mardi dernier, tous les membres présents étaient unanimes, non seulement à respecter la volonté de Abderrahman Youssoufi de quitter la vie politique mais également d'entériner Sa succession en la personne de M. Elyazghi.Des sources fiables annoncent qu'à aucun moment, M. Radi n'a exprimé sa volonté de prendre la place de M. Elyazghi. En dépit de la proposition de Mohamed Karam de voir se présenter d'autres candidats à ce poste, Elyazghi est resté le seul candidat du bureau politique. Et ce n'est que suite à une proposition de Mohamed Achaari, d'attendre le retour des personnes en voyage à l'étranger que cette décision fut reportée. Alors que l'on s'acheminait vers la confirmation du premier secrétaire adjoint en tant que nouveau patron du parti, de nouvelles donnes sont intervenues lors des dernières 48 heures qui ont précédé le jouir j. Samedi dernier, peu de temps avant la réunion en question, des membres du Bureau politique, dont Fathallah Oualalou, Mohamed Achaari, Mohamed Seddiki et Taeib Mounchid, auraient tenu une rencontre chez le président de la Chambre des représentants qui allait peser sur l'évolution du cours des événements. La réunion du Bureau politique, qui devait se passer dans le calme, connaît alors un blocage sans précédent. Pour la première fois dans l'histoire du parti, son bureau politique est divisé au point de ne pouvoir se prononcer sur la succession de son premier secrétaire. La crise amorcée par la démission de Abderrahman Youssoufi prit alors une dimension imprévisible. Dans les coulisses du parti, on évoque déjà les parfums du complot et «la main invisible» qui était probablement derrière l'éclipse de Mostafa Ramid de la tête du groupe parlementaire du PJD (Parti de la justice et du développement). Mais, loin de ces spéculations, il y a peut-être lieu de constater que l'USFP n'est plus le parti d'antan qui sait rester solidaires face à l'adversité. Quelle que soit l'issue de sa crise actuelle, il ne fait aucun doute que le départ de Abderrahman Youssoufi n'a fait qu'aggraver les contradictions internes à un parti miné par le clanisme et les intérêts égoïstes de certaines tendances.