Nous sommes à la chambre criminelle de première instance chargée des affaires du terrorisme près l'annexe de la Cour d'appel à Salé. Au box des accusés se tient, ce jeudi 25 janvier, un jeune homme, R. O., âgé de vingt-huit ans, qui a été refoulé par les autorités turques à destination de l'aéroport Mohammed V, à Casablanca, où il a été arrêté par la police pour être soumis aux interrogatoires et traduit ensuite devant la justice accusé, entre autres, de constitution d'une bande de terroristes et d'apologie d'une organisation terroriste. C'était en 2012 que R. O. a quitté Casablanca à destination de la Turquie pour s'infiltrer ensuite en Syrie. Il y a passé plus d'une année avant de retourner en Turquie. Mais les autorités turques l'ont arrêté, en août 2014, pour lui expliquer qu'il est persona non grata et qu'il devait choisir de retourner soit en Syrie, soit au Maroc. Mais il a choisi de rebrousser chemin vers le premier pays. Une fois qu'il a mis les pieds dans la ville syrienne d'Azâz, située à une trentaine de kilomètres au nord-ouest d'Alep, il a été épinglé par l'Armée syrienne libre (ASL). Cependant, il a été conduit, en novembre 2014, vers Alep pour être remis à l'organisation terroriste Front Fath Al-Cham, et ce dans le cadre d'un accord d'échange de prisonniers. Présenté devant le tribunal islamique à propos de ses liens avec Daech, il a été innocenté. C'est ainsi qu'il a gagné la confiance du Front Fath Al-Cham qui l'a intégré dans les rangs de ses combattants. Mais, il a fini par retourner une autre fois en Turquie qui l'a refoulé cette fois-ci vers le Maroc. Verdict : Jugé coupable pour les accusations qui lui ont été attribuées, il a été condamné à 5 ans de réclusion criminelle.