Proche-Orient. Le Président Bachar Al Assad, en visite officielle à Londres, condamne la guerre contre l'Irak et soutient la juste lutte du peuple palestinien. Enquêtes policières en Israël sur des affaires de corruption. Trois Palestiniens assassinés. Le Président syrien Bachar Al Assad se trouve depuis dimanche en Grande-Bretagne, pour une visite officielle qui se termine aujourd'hui. Cette visite, la première d'un chef d'Etat syrien en Grande-Bretagne, s'inscrit dans le cadre du renforcement des relations bilatérales, à un moment où la conjoncture au Proche-Orient se caractérise par les menaces d'invasion de l'Irak et la recrudescence de la répression israélienne en Palestine. Le Président syrien a donné le ton de cette visite en se prononçant pour une solution pacifique de la question irakienne et en avertissant que la poursuite de l'occupation israélienne des territoires arabes favorise le terrorisme. Ce contexte de tensions internationales rend cette visite plus intéressante, dans la mesure où elle va permettre de clarifier les positions des uns et des autres. Bachar Al Assad est « déterminé à discuter en détail » avec le Premier ministre Tony Blair pour lui exposer « l'importance de parvenir à une solution pacifique de la crise. Il insistera aussi sur le désir de la Syrie d'établir des relations «équilibrées» avec la Grande-Bretagne. Le Président syrien réaffirme les constantes de sa politique qui sont souvent en contradiction avec la diplomatie britannique, étroitement collée à celle des Etats-Unis. Bachar Al Assad a ainsi apporté un soutien inconditionnel à la cause du peuple palestinien qui combat pour sa souveraineté sur l'ensemble de son territoire occupé illégalement par Israël. Ce peuple est soutenu par « 300 millions d'Arabes, par plus d'un milliard de Musulmans et par des millions de personnes éprises de paix et de justice dans le monde ». « Il est impossible qu'ils soient tous terroristes et qu'ils soutiennent tous le terrorisme », a-t-il souligné. Sur le volet irakien, Bachar Al Assad estime qu'une guerre était inévitable parcequ'elle est déjà programmée par Washington. Ce conflit aurait des conséquences catastrophiques sur l'ensemble de la région du Moyen-Orient et « créerait un terrain fertile pour le terrorisme ». L'analyse syrienne est en totale contradiction avec l'approche britannique. Mais, cette contradiction n'a pas empêché le foreign office de saluer le vote syrien de la résolution 1441 du Conseil de Sécurité. Il estime que Damas montre des signes positifs dans la lutte contre le terrorisme pour « ne pas s'isoler et faire bande à part au niveau des relations internationales ». Concernant le dossier palestinien, Londres et Damas souscrivent à « une solution globale » basée sur le principe de deux Etats sur la base des résolutions des Nations unies stipulant le retrait d'Israël de l'ensemble des territoires occupés en 1967. Par ailleurs, trois Palestiniens ont été tués hier par l'armée israélienne dans deux incidents séparés dans la Bande de Gaza. Ces nouveaux meurtres portent à 2.772, dont 680 Israéliens, le nombre de victimes depuis le début de la seconde Intifada. Sur le plan politique israélien, le conseiller juridique du gouvernement, Ellakim Rubinstein, a annoncé l'ouverture d'une enquête policière sur des irrégularités commises lors des Primaires du Parti travailliste et sur des affaires de corruption au Likoud, lors d'élections internes, en vue des législatives du 28 janvier. Le scandale continue à faire beaucoup de bruits. Il pourrait coûter des voix au Likoud et remettre en cause sa suprématie.